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Œuvres Augustin d'Hippone (354-430) De natura et origine animae

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De l'âme et de son origine

30.

Ainsi raisonnent les partisans déclarés de chacun de ces deux systèmes. Pour leur répondre, je me contenterai de les avertir de ne point se jeter aveuglément dans une doctrine dont ils ignorent les fondements, et de ne point affirmer témérairement ce qu'ils ne connaissent pas. En effet, alors même qu'il serait écrit que Dieu souffla le souffle de vie sur le visage de la femme, et qu'elle fut faite âme vivante, il ne s'ensuivrait pas encore que l'âme ne passe pas des parents aux enfants par voie de génération, à moins que le même souffle n'ait été répété sur chacun de leurs enfants. Car il est possible que le corps de la femme ait été tiré sans vie du corps de l'homme, et que par là même il ait eu besoin de recevoir le souffle de vie, tandis que les enfants reçoivent de leurs parents la vie en même temps que la génération. Mais l'Ecriture garde le silence sur ce point; ce silence n'est ni une négation ni une affirmation; tout ce que nous pouvons en conclure, c'est que nous ne savons pas. Si donc on prétend que ce mystère nous est révélé dans d'autres passages, qu'on le prouve par des documents clairs et formels. En attendant ces preuves, je soutiens que les partisans absolus de la transmission des âmes ne peuvent rien conclure de l'observation par eux faite que Dieu n'a point soufflé sur le front de la femme; quant à ceux qui nient cette transmission des âmes, ils ne doivent pas non plus se croire dans le vrai, uniquement parce que Adam n'a point dit : Voici l'âme de mon âme. Comme la question n'est nullement résolue ni pour les uns ni pour les autres, la sainte Ecriture a pu nous laisser ignorer si la femme a reçu une âme par un nouveau souffle de Dieu, ou si Adam s'est écrié : Voici l'âme de mon âme. Dès lors, en admettant que la première femme ait reçu de l'homme son âme, la partie serait prise pour le tout dans ces paroles : « Voici l'os de mes os et la chair de ma chair » ; puisque la femme serait sortie tout entière de l'homme avec son corps et son âme. Si son âme lui est venue non pas de l'homme, mais d'un nouveau souffle de Dieu, le tout est pris pour la partie dans ces autres paroles : « La femme a été tirée de l'homme », puisque le corps seul en aurait été tiré.

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A Treatise on the soul and its origin

Chapter 30--The Danger of Arguing from Silence.

Now, while the disputants are thus contending with one another in alternate argument, I so judge between them that they must not rely on uncertain evidence; nor make bold assertions on points of which they are ignorant. For if the Scripture had said, "God breathed into the woman's face the breath of life, and she became a living soul," it would not have followed even then that the human soul is not derived by propagation from parents, except the same statement were likewise made concerning their son. For it might have been that whilst an unensouled 1 member taken from the body might require to be ensouled, 2 yet that the soul of the son might be derived from the father, transfused by propagation through the mother. There is, however, an absolute silence on the point; it is entirely concealed from our view. Nothing is denied, but at the same time nothing is affirmed. And thus, if in any place the Scripture is possibly not quite silent, the point requires to be supported by clearer proofs. Whence it follows, that neither they who maintain the propagation of souls receive any assistance from the circumstance that God did not breathe into the woman's face; nor ought they, who deny this doctrine on the ground that Adam did not say, "This is soul of my soul," to persuade themselves to believe what they know nothing of. For just as it has been possible for the Scripture to be silent on the point of the woman's having received her soul, like the man, by the inbreathing of God, without the question before us being solved, but, on the contrary, remaining open; so has it been possible for the same question to remain open and unsolved, notwithstanding the silence of Scripture, as to whether or not Adam said, This is soul of my soul. And hence, if the soul of the first woman comes from the man, a part signifies the whole in his exclamation, "This is now bone of my bones, and flesh of my flesh;" inasmuch as not her flesh alone, but the entire woman, was taken out of man. If, however, it is not from the man, but came by God's inbreathing it into her, as at first into the man, then the whole signifies a part in the passage, "She was taken out of the man;" since on the supposition it was not her whole self, but her flesh that was taken.


  1. "Animari," or endued with the "anima," or soul. ↩

  2. "Animari," or endued with the "anima," or soul. ↩

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A Treatise on the soul and its origin
De l'âme et de son origine

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