50.
Maintenant, si Pélage conserve encore la pensée de Dieu, s'il n'est pas ingrat à l'égard de sa miséricorde, s'il réfléchit que, en le traduisant au tribunal des évêques, le Seigneur l'a placé dans l'impossibilité de défendre désormais ces anathèmes et lui a fait connaître ce qu'il doit détester et rejeter, il acceptera ma lettre avec reconnaissance, et il comprendra que si j'ai prononcé son nom, je ne voulais ouvrir la plaie que pour la guérir plus sûrement, tandis que, dans le livre précédent, tout en cherchant à lui épargner de la peine, je soulevais en lui, sans le vouloir, le mécontentement et la haine. S'il s'est irrité contre moi, qu'il veuille bien remarquer l'injustice de sa haine, et pour l'étouffer et la détruire, qu'il demande la grâce divine dont il a reconnu la nécessité pour chacune de nos actions. Aidé par cette grâce, il remportera sur lui-même une victoire complète et véritable. Que lui servent ces éloges que les évêques lui prodiguent dans cette lettre qu'il exalte si fort et dont il recommande si hautement la lecture? Est-ce que tous ceux qui entendaient ses exhortations pressantes et chaleureuses sur la nécessité de mener une vie sainte, pouvaient facilement supposer qu'il était pourtant victime de doctrines erronées?