41.
Il continue : « Si le mal découle du mariage, loin d'excuser le mariage, on ne peut que le condamner, comme soumettant à l'empire du démon les enfants qui en naissent; il devient ainsi la cause du mal, or, ce qui est la cause du mal ne saurait être bon. Quant à l'enfant qui naît du mariage, il doit son existence, non pas au crime mais à l'union des époux. D'un autre côté, cette union est fondée sur la nature des corps: celui qui en fait un mauvais usage, se rend personnellement coupable, mais ne souille pas la race elle-même. Il est donc évident que le bien ne saurait être la cause du mal. Si donc le mal originel découle du mariage, il faut en conclure que la cause de ce mal c'est le mariage lui-même ; et si ses fruits sont mauvais, c'est qu'il est mauvais lui-même, selon cette parole du Sauveur: « L'arbre se reconnaît à ses fruits1.Comment donc pourrait-on vous croire quand vous soutenez que le mariage est bon en lui même, quoique ses fruits soient mauvais? J'en conclus que le mariage est mauvais, si a c'est par lui que l'on contracte le péché originel; on ne pouvait le justifier qu'au tant que ses fruits seraient innocents. Or, le mariage est universellement approuvé et trouvé bon; d'où il suit que ses fruits sont regardés comme innocents ».
-
Matt. VII, 16. ↩