2.
Vous chantez victoire parce que, dans l'un de mes livres1, j'ai dit, après l'Apôtre, que la pudeur conjugale est un don de Dieu2 » ; vous voudriez en conclure que l'Apôtre a loué lui-même le mat que vous louez, ce mal qui pousse la chair à convoiter contre l'esprit3; ce mal enfin dont la pudeur conjugale fait un bon usage, comme je l'ai prouvé dans le livre précédent. Or, je dis qu'il faut un don spécial de Dieu pour enchaîner ce mal, de telle sorte que le mariage ne descende à rien d'illicite, et n'ait en vue que la génération des enfants qui devront être régénérés. Est-ce donc à la concupiscence à se modérer par elle-même? et si les membres se montrent dociles à ses désirs, à quel excès ne se laissera-t-elle point aller? Ce que nous louons, ce n'est donc pas la concupiscence ni ses mouvements passionnés, mais l'énergie chrétienne avec laquelle on l'enchaîne et la réprime.
