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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra Iulianum l. vi Contre Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE TROISIÈME LIVRE DE JULIEN.

8.

Vous citez de mon livre ces autres paroles : «La désobéissance de la chair fut pour l'homme le trop juste châtiment de sa propre désobéissance; car celui qui avait refusé d'obéir à son maître ne méritait pas d'être obéi par son propre esclave, c'est-à-dire par son corps1 ». Vous, au contraire, vous essayez de montrer que par cela même qu’ «elle est la punition du péché, la concupiscence de la chair est vraiment digne d'éloges » ; vous allez même jusqu'à la personnifier, et lui prêtant la connaissance de ses oeuvres, vous nous la présentez, «punissant sciemment le crime, et se constituant le ministre de Dieu » ; n'est-ce point de votre part chausser le cothurne, pour chanter la grandeur et la bonté de la concupiscence? Vous ne voyez donc pas qu'à ce prix vous pourrez louer les mauvais anges, qui, tout prévaricateurs et tout impies qu'ils soient, deviennent l'instrument dont Dieu se sert pour punir les pécheurs, selon cette parole de l'Ecriture : « Dieu lança contre eux, par le moyen des anges mauvais, la colère de son indignation, l'indignation, la colère et le trouble2 ». Faites donc leur éloge, louez le prince de l'enfer, Satan, car lui aussi fut chargé de punir le péché, quand l'Apôtre lui livra le fornicateur de Corinthe, pour mortifier sa chair3. Autant vous déployez d'éloquence contre la grâce du Christ, autant vous en montrez pour faire le panégyrique de Satan et de ses anges, par lesquels Dieu se montre le juge et le vengeur de ses droits contre une multitude de pécheurs, leur rendant à tous selon leurs couvres, les soumettant, pour les punir, à la tyrannie de ces esprits pervers et infernaux, et prouvant qu'il sait se servir des bons et des méchants pour faire éclater sa bonté et sa justice. Chantez donc ces puis sauces coupables qui servent à tourmenter les coupables ; ne louez-vous pas là concupiscente de la chair, par cette raison qu'elle est le châtiment de la désobéissance du pécheur? Louez Saül, ce roi coupable, qui a servi de châtiment au pécheur, selon cette parole; «Je vous l'ai donné pour roi dans ma colère4 ». Louez le démon dont ce roi était possédé5, en punition de ses crimes. Louez l'aveuglement de coeur « dont Israël fut frappé » ; écoutez pourquoi : «Jusqu'à ce que la plénitude des Gentils fût entrée dans l'Eglise6 ». Ceci, peut-être, ne vous paraîtra pas un châtiment, et cependant, si vous aimiez la lumière intérieure, vous trouveriez là, non-seulement un châtiment quelconque, mais le plus grand de tous les châtiments. Cet aveuglement fut la source de leur incrédulité et le principe de l'horrible crime qu'ils ont commis en faisant mourir le Christ. Niez que cet, aveuglement soit une punition, et vos prouverez immédiatement que vous en êtes frappé vous-même. Direz-vous que c'est un châtiment, mais que ce n'est pas le châtiment du péché? Vous avouez donc que tel état peut être à la fois un péché et un châtiment; et si ce châtiment n'est point le châtiment d'un péché, il est injuste, et vous accusez d'injustice ce Dieu qui ordonne ou permet ce châtiment, à moins que vous ne l'accusiez de faiblesse, puisqu'il ne détournerait pas d'un innocent le châtiment qui le frappe. Si, pour montrer que vous n'êtes pas vous-même frappé d'aveuglement, vous avouez que cet aveuglement est le châtiment du péché, comprenez alors que, malgré toutes vos protestations, la question que vous souleviez est parfaitement résolue. En effet, comme le démon, ses anges et les mauvais rois, non-seulement sont pécheurs, mais, par la justice même de Dieu, deviennent encore le supplice des pécheurs, sans que l'on puisse dire pour cela qu'ils soient dignes de louange, parce qu'ils sont les instruments de la vengeance divine; de même la loi de nos membres, répugnant à la loi de notre esprit, ne saurait passer pour sainte et légitime par cela seul qu'elle devient le châtiment mérité de celui qui obéit à ses convoitises. Cet aveuglement du coeur, que Dieu seul peut guérir par l'éclat de sa lumière, est tout à la fois un péché, en tant qu'il ne croit pas en Dieu, et le châtiment du péché, en tant que le cœur orgueilleux est frappé par lui d'une répulsion méritée. De même cette concupiscence de la chair, contre laquelle l'esprit convoite, est tout à la fois un péché en tant qu'elle est une révolte contre l'empire de Pâme; le châtiment du péché, en tant que sa révolte punit une autre révolte; et enfin la cause du péché, en tant qu'elle est dans l’homme une sorte de contagion originelle dont l'homme accepte trop souvent les inspirations coupables.


  1. Du mariage et de la Conc. Liv. I, n. 7. ↩

  2. Ps. LLXXVII, 49.  ↩

  3. I Cor, V, 5. ↩

  4. Osée, XIII, 11.  ↩

  5. I Rois, XVI, 14.  ↩

  6. Rom. XI, 25. ↩

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Contre Julien

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