47.
«Selon l'opinion commune », dites-vous, « Joseph n'était que le quasi-époux ». C'est selon cette opinion, et non pas selon la vérité, qu'aurait parlé, selon vous, la sainte Ecriture, quand elle donne le nom d'épouse à la vierge Marie. Admettons, si vous le voulez, que l’Evangéliste, rapportant ses propres paroles ou celles d'un autre homme, ait pu parler selon l'opinion commune des hommes. Mais admettrez-vous qu'un ange parle contre sa propre conscience et contre la conscience de celui à qui il s'adresse, et préférant se conformer à l'opinion plutôt qu'à la vérité, s'écrie : « Ne craignez pas de recevoir Marie votre a épouse ? » Ensuite, pourquoi compter les générations jusqu'à Joseph1, si ce dénombrement n'a pas du moins pour excuse la supériorité de l'Homme sur la femme dans le mariage ? Voilà ce que j'avais établi dans le livre que vous entreprenez de réfuter2 ; mais vous vous gardez bien d'en toucher un mot. D'un autre côté, saint Luc dit du Seigneur qu’ «il était regardé comme le Fils de Joseph3 » ; en effet, il était regardé comme issu de ce mariage selon les formes ordinaires. Telle est la fausse opinion que l'Evangéliste a voulu détruire, sans nier, aucunement pour Marie sa qualité d'épouse, attestée par le témoignage de l'envoyé céleste.