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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Iulianum l. vi Contre Julien
LIVRE CINQUIÈME. LE TROISIÈME LIVRE DE JULIEN.

66.

C'est en vain, vous le voyez, que pour m'assimiler aux hérétiques vous énumérez leurs erreurs, et plût à Dieu que vous ne fussiez pas du nombre de ces malheureux ! Vous assurez que le dois m'appliquer «le jugement porté par l'Apôtre contre ces hérétiques qui condamnent le mariage1 », comme si j'avais dit que «depuis l'avènement de Jésus-Christ le mariage soit une chose honteuse n. Sachez donc ce que nous enseignons, et qu'après l'avoir entendu très-souvent et sous toutes les formes, vous ne puissiez plus dissimuler la vérité, en simulant en quelque sorte la surdité. Nous ne disons pas que le mariage est une chose honteuse; nous affirmons, au contraire, qu'il offre à l'incontinence un moyen très-honnête de ne point s'abandonner à de coupables désordres. D'un autre côté, la doctrine chrétienne proteste énergiquement quand elle nous entend dire que «l'homme se suffit parfaitement à lui-même pour imposer des lois à tous les mouvements de sa nature ». Loin de nous un semblable langage; nous n'affirmons que ce que l'Apôtre affirmait en ces termes : «Chacun reçoit de Dieu son don particulier2 ». Le Sauveur avait dit lui-même : «Sans moi vous ne pouvez rien y faire ». Et ailleurs : «Tous ne comprennent pas cette parole, il n'y a que ceux qui en ont reçu la grâce3 ». Il aurait pu dire : Tous ne comprennent pas cette parole, il n'y a que ceux qui le veillent; et c'est ainsi qu'il aurait parlé, si vous êtes dans la vérité. Mais enfin, si l'homme se suffit parfaitement à lui-même pour imposer des lois aux mouvements de sa nature, ces mouvements sont-ils bons ou mauvais ? S'ils sont bons, j'en conclus que l'esprit convoite contre le bien ; alors je trouve dans l'homme deux biens qui se font réciproquement la guerre, et de toute évidence cette opposition réciproque ne saurait être un bien. S'ils sont mauvais, avouez donc qu'il est dans l'homme des mouvements naturels mauvais, contre lesquels la chasteté se sent le besoin de combattre. Si vous ne voulez pas vous voir réduit à avouer avec les Manichéens qu'une nature essentiellement mauvaise est venue se mêler à la nôtre, confessez hautement qu'il existe en nous une langueur originelle. De cette langueur la chasteté conjugale sait faire un bon usage ; c'est contre elle que les incontinents vont chercher un remède dans la sainteté du mariage, et que les continents soutiennent leurs glorieux combats.Mais j'ai promis de répondre à toutes les difficultés que vous soulevez arbitrairement contre ces importantes questions; je crois donc que, pour mieux assurer l'accomplissement de ma promesse, je ne dois pas excéder le nombre de vos volumes. Voilà pourquoi je termine ici ce cinquième livre, me réservant de réfuter le dernier des vôtres dans le livre suivant.


  1. I Tim. IV, 3.  ↩

  2. I Cor. VII, 7.  ↩

  3. Matt. XIX, 11. ↩

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Contre Julien

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