6.
J'avais dit : « La souillure de cette concupiscence s'efface uniquement par la régénération et se transmet par la génération » ; j'ajoutais aussitôt : « Il faut donc que ce qui est engendré soit régénéré, afin que le péché transmis soit pardonné par le seul moyen :divinement institué1 ». Vous citez ces paroles et vous tentez de vous en autoriser pour soutenir l'inutilité du baptême dans les enfants, parce que, dites-vous, « la grâce des mystères de Jésus-Christ est infiniment riche dans ses dons et ses faveurs ». Bon gré mal gré, vous avouez que les enfants ont la foi en Jésus-Christ par l'organe du coeur et sur les lèvres de ceux gui les apportent au baptême. Il est donc possible de leur appliquer, cette maxime du Sauveur : « Celui qui ne croira pas sera condamné2 ». Mais pour quel motif, à quel titre seront-ils condamnés, s'ils ne sont coupables d'aucun péché originel? Vous dites : « Dieu adopte pour siens tous ceux qu'il a comblés de ses bienfaits, avant même qu'ils aient pu faire acte de soumis Sion de leur volonté personnelle ». S'il adopte ceux-là, conséquemment il n'adopte pas ceux qu'il laisse privés de sa munificence. Et pourtant la cause des uns et des autres est absolument la même, puisque tous sont ses créatures; pourquoi donc. ne les adopte-t-il pas également? A cette occasion, vous n'invoquez ni le destin, ni l'acception des personnes. C'est donc-la grâce que vous confessez avec nous. Et en effet, du moment qu'ils n'ont a présenter aucun titre spécial et personnel, n'est-ce lias la grâce seule qui explique la différente de leur destinée? La cause des uns et des autres est absolument la même, et cependant celui-ci est délaissé au nom de la justice, et on pas du destin, tandis que celui-là est adopté par le bienfait de la grâce et sans aucun mérité de sa part.