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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra Iulianum l. vi Contre Julien
LIVRE SIXIÈME. LE QUATRIÈME LIVRE DE JULIEN

9.

« Dieu », dit saint Paul, « a fait éclater son amour pour nous, car alors même que « nous étions encore des pécheurs, Jésus Christ est mort pour nous ». « Alors même que nous étions encore des pécheurs », c’est-à-dire, alors que nous étions morts dans le péché, « Jésus-Christ est mort pour nous; maintenant donc que nous sommes justifiés par son sang, à plus forte raison serons-nous délivrés par lui de la colère de Dieu. Car si, lorsque nous étions ennemis de Dieu, nous avons été réconciliés avec lui par la mort de son Fils, à plus forte raison, maintenant «que nous sommes réconciliés avec lui, nous oserons sauvés par la vie de ce même Fils ». C'est dans le même sens qu'il nous dit ailleurs : « Dieu était dans le Christ se réconciliant le monde1 ». Il ajoute: « Et non-seulement cela, mais nous nous glorifions même a en Dieu par Jésus-Christ Notre-Seigneur ». « Non-seulement » , dit-il, « nous sommes sauvés, mais nous nous glorifions même en Dieu par Jésus-Christ en qui nous avons obtenu maintenant cette réconciliation ». Puis, cherchant en quelque sorte à se rendre compte de la raison pour laquelle cette réconciliation s'est faite par le Médiateur Dieu et homme, il ajoute : « Comme le péché est entré dans le monde par un seul homme et la mort parle péché, ainsi la mort est passée dans tous les hommes par ce seul homme en qui tous ont péché ». Qu'a donc fait la loi ? A-t-elle été impuissante à opérer cette réconciliation ? « Jusqu'à la loi », dit-il, « le péché a été dans le monde » ; en d'autres termes: La loi n'a pu détruire le péché. «Toute fois le péché n'était pas imputé, lorsque la loi n'existait pas». Le péché existait donc, mais il n'était pas imputé parce qu'il n'était pas connu. L'Apôtre avait dit ailleurs : « C'est par la loi que nous est venue la connaissance du péché2. Mais la mort a régné de puis Adam jusqu'à Moïse », car le règne de la mort n'a pas même été détruit par Moïse, c'est-à-dire par la loi. « Elle régna même sur ceux qui n'ont pas péché ». Pourquoi donc régna-t-elle, s'ils n'ont pas péché ? Voici pourquoi c'était par une transgression semblable -à celle d'Adam qui est la figure de l'Adam futur ». En effet, le premier homme a imprimé sa propre forme à sa postérité; et quoique cette postérité n'eût point encore commis de péché personnel, elle était morte par le fait de la contagion du péché paternel, contagion qu'elle subit par cela même qu'elle est engendrée dans la concupiscence de la chair. « Mais il n'en est pas de la grâce comme du péché, car, si par le péché d'un seul plusieurs sont morts, la miséricorde et le a don de Dieu se sont répandus beaucoup plus abondamment sur plusieurs, par la grâce d'un seul homme qui est Jésus-Christ ». Cette abondance beaucoup plus grande a été départie à ceux qui, mourant temporellement à cause de l'abondance du mal, triompheront éternellement à causé de la surabondance de la grâce. « Il n'en est pas de la grâce comme du péché, car nous avons été condamnés par le jugement de Dieu pour un seul péché, tandis que nous sommes justifiés par la grâce après plusieurs péchés ». Il est vrai que ce seul péché a pu suffire pour nous entraîner dans la damnation ; mais la grâce a pleinement effacé ce premier péché et la multitude de ceux qui lui ont été surajoutés. « Si donc, à cause du péché d'un seul, la mort a régné par un seul, à plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et de la justice, régneront dans la vie par un seul qui est Jésus-Christ ». Ce n'est ici que la répétition de ce qui précède, car le règne de la vie, règne qui sera éternel, ne sera-t-il pas infiniment supérieur au règne de la mort, règne qui doit avoir un terme? «Comme donc c'est par le péché d'un seul que tous les bommes sont tombés dans la condamnation, ainsi c'est par la justice d'un seul que tous les hommes reçoivent la justification de la vie ». Vous voyez dans les deux termes de cette comparaison la répétition affectée du mot « tous », parce que la mort ne vient à personne que par Adam, comme personne ne parvient à la vie que par Jésus-Christ. « Car, comme plusieurs sont devenus pécheurs par la désobéissance d'un seul, ainsi plusieurs seront rendus justes par l'obéissance d'un seul. Or, la loi est survenue pour donner lieu à l'abondance du péché; mais où il y a en abondance de péché, il y a eu une surabondance de grâce, afin que, comme le péché avait régné en donnant la mort, la grâce de même régnât par la justice en donnant la vie éternelle par Jésus-Christ Notre Seigneur ».


  1. I Cor. V, 19. ↩

  2. Rom. III, 20. ↩

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Contre Julien

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