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Malgré vos chants de victoire, avouez que « vos longs raisonnements n'ont pu ébranler en quoi que ce fût mon affirmation sur le mat de la concupiscence charnelle et du péché originel » ; ni compromettre la bonté du mariage qui sait faire un bon usage du mal, qu'il n'a pas créé, mais en présence duquel il se trouve nécessairement. Vous n'avez pas même réfuté les Manichéens ; bien plutôt vous leur avez prêté secours, vous surtout et en général tous ceux qui partagent les nouveautés et les erreurs pélagiennes ; je l'ai démontré suffisamment. Quant aux passages cités des auteurs catholiques, saint Basile, évêque de Césarée, et saint Jean Chrysostome, dont vous auriez voulu faire les fauteurs de votre hérésie, je vous ai suffisamment et clairement réfuté sur ce point1. Je vous ai prouvé que, pour n'avoir pas coin pris quelques-unes de leurs paroles, vous aviez, avec un aveuglement étrange, combattu leur enseignement qui est l'enseignement catholique. Dans le second livre, j'ai suffisamment montré que vous n'avez pas contre vous, quoi que vous en disiez, «une conspiration d'hommes perdus2»; mais l'unanimité pieuse et fidèle de tous les saints docteurs de l'Eglise catholique, qui maintiennent et affirment l'antique vérité catholique contre votre hérétique nouveauté. Quant à ce murmure du peuple, la seule protestation», dites-vous, « que vous ayez à subir », elle n'est lias seule, car elle repose sur l'autorité de tous nos grands docteurs ; de plus, elle est juste, car ce peuple ne veut pas que vous veniez lui ravir l'assurance qu'il trouve en Jésus-Christ pour le salut des enfants.
