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Sur cette colère de. Dieu, écoutez l'Apôtre : « Nous étions par nature enfants de colère, comme les autres1 » ; le prophète Jérémie: « Maudit soit le jour où je suis né2 » ; le saint homme Job : « Périsse le jour où je suis né3 » ; et le même : « L'homme né de a la femme ne vit que peu de jours , et ces a jours sont pleins de colère; il tombe comme la fleur qui s'étiole, il fuit comme une ombre légère. N'avez-vous donc pris aucun soin de l'homme, et ne l'avez-vous pas fait entrer en jugement devant vous ? Qui donc sera trouvé pur de toute souillure? Personne, pas même celui qui n'aura vécu qu'un seul jour sur la terre4 ? » l'Ecclésiastique : « Toute chair vieillit comme un vêtement, car le décret porte dans tous les siècles : Vous mourrez de mort5» ; et encore : « Le péché a commencé par la femme, et c'est par elle que nous mourrons tous6 » ; et encore: « Une grande occupation a été imposée à tout homme, et un joug bien lourd pèse sur tous les enfants d'Adam depuis le jour de leur naissance jusqu'à celui de leur sépulture7 » ; l'Ecclésiaste: « Vanité des vanités, et tout est vanité. Quelle abondance l'homme retire-t-il de tous les travaux qu'il a accomplit sous le soleil8? » saint Paul : « Toute créature est soumise à la vanité9 »; le Psalmiste : « Vous avez fait vieillir mes jours, et ma substance,est comme le néant devant vous, voilà pourquoi tout homme vivant n'est que l'universelle vanité10 » ; et encore: « Les âmes des hommes sont comme des choses qu'on compte pour rien; leur vie est comme l'herbe qui parait dès le matin et qui passe déjà; dans ce matin on voit la fleur et elle passe, le soir elle tombe fanée, et elle se dessèche aussitôt. C'est que notre colère nous a consumés, et que notre fureur nous a remplis de trouble. C'est que vous avez placé devant vous nos iniquités, et que « toute notre vie a été éclairée de la splendeur de votre visage. C'est pour cela que tous nos jours se sont éteints, et que nous avons été consumés par le feu de votre colère. Nos années s'épuisent comme l'araignée11 ».
