17.
Enfin, s'écrie l'Apôtre, «j'ai conservé la foi». Or , c'est lui-même encore qui avait dit ailleurs: « J'ai obtenu miséricorde, afin que je fusse fidèle1 ». Il ne dit pas: J'ai obtenu miséricorde, parée que j'étais fidèle, mais : « Afin que je fusse fidèle » ; nous montrant ainsi que nous ne pouvons avoir la foi que par la miséricorde de Dieu., et que cette foi est essentiellement un don de Dieu. Mais, voici qui est plus explicite encore: «C'est par la grâce que vous êtes sauvés en vertu de la foi, et cela ne vient pas de vous, puisque c'est un don de Dieu ». Quelques téméraires pourraient dire : Nous avons reçu la grâce, garce que nous avons cru, s'attribuant ainsi a foi à eux-mêmes, et la grâce, l'attribuant à lieu. Non, dit l'Apôtre, car, après avoir dit que nous sommes sauvés en vertu de la foi, il s'empresse d'ajouter: « Et cela ne vient pas de nous, puisque c'est un don de Dieu ». Du moins ils auraient pu croire que c'est par leurs oeuvres qu'ils avaient mérité ce don; l'Apôtre leur ôte jusqu'à cette dernière illusion, quand il ajoute: « Cela ne vient point de vos oeuvres, afin que nul ne se glorifie2». Qu'on ne dise pas qu'il ne tient aucun compte les bonnes œuvres, car il affirme hautement lue Dieu rendra à chacun selon ses oeuvres3; ce qu'il atteste, c'est que les oeuvres procèdent de la foi, et non la foi des oeuvres ; par conséquent, celui qui pour nous est la source des oeuvres de justice, c'est celui-là même qui pour nous est la source de cette foi dont il est dit : « Le juste vit de la foi4 ».