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Or, dans les saintes Ecritures, Dieu nous révèle clairement que l'homme est doué du libre arbitre de sa volonté. Comment nous l'a-t-il révélé, c'est ce que je veux vous rappeler, en me fondant, non point sur une parole humaine, usais sur les oracles divins. Et d'abord, il est évident que les préceptes divins ne seraient d'aucune utilité pour l'homme, s'il n'était pas doué du libre arbitre de sa volonté, pour accomplir ces préceptes et parvenir ainsi à la possession des récompenses promises. En effet, ces préceptes lui ont été donnés pour rendre impossible toute excuse fondée sur son ignorance. C'est dans ce sens que le Sauveur disait aux Juifs
« Si je n'étais pas venu, et si je ne leur avais pas parlé, ils seraient sans péché; mais maintenant leur péché reste sans excuse1». De quel péché parle donc Jésus-Christ, si ce n'est de ce crime horrible dont il prévoyait que les Juifs se rendraient coupables en le condamnant à mort? Du reste, ils étaient loin d'être sans péché, avant que le Christ s'incarnât au milieu d'eux. L'Apôtre dit également : « La colère de Dieu se révèle du haut du ciel contre toute impiété et contre l'injustice de ces hommes qui retiennent la vérité dans l'iniquité. Car ils ont connu ce qui peut se découvrir de Dieu ; Dieu lui-même le leur a fait connaître. En effet, les perfections invisibles de Dieu sont devenues visibles depuis la création du monde, par la connaissance que les créatures nous en donnent; aussi sont-ils inexcusables2 ». Comment donc les dit-il inexcusables, si ce n'est par rapport à cette excuse qu'a coutume d'alléguer l'orgueil humain, quand il s'écrie: Si je l'avais su, je l'aurais accompli ; si je ne l'ai pas fait, c'est que je ne savais pas ? Ou bien encore; Si je savais, j'agirais, mais je n'agis point, parce que j'ignore? Une telle excuse devient impossible quand le précepte est donné, c'est-à-dire quand est manifestée l'obligation de ne pas pécher.
