27.
Quoique les Pélagiens, tout en se proclamant les défenseurs du libre arbitre, le compromettent par leurs exagérations, il est facile cependant de les convaincre que ce n'est ni dans la connaissance de la loi divine, ni dans la nature, ni dans la seule rémission des péchés, que consiste cette grâce qui nous est donnée par Jésus-Christ Notre-Seigneur; il est facile de leur prouver que cette grâce est absolument nécessaire pour accomplir la loi, pour délivrer la nature et pour résister à l'empire du péché. Mais quand ils se voient convaincus sur tous ces points, ils cherchent un dernier asile et s'efforcent de montrer que la grâce de Dieu nous est donnée par suite de nos propres mérites. Ecoutons-les : « Quoique la grâce ne nous soit pas donnée selon le mérite de nos bonnes œuvres, puisque c'est par elle que nous opérons ces bonnes oeuvres; cependant elle nous est donnée selon les mérites de notre bonne volonté; car, ajoutent-ils, la grâce est précédée en nous par la bonne volonté de la prière ; celle-ci est précédée par la bonne volonté de la foi ; et ce n'est qu'après cet enchaînement de mérites que nous vient la grâce d'un Dieu qui exauce nos supplications ».