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Works Augustine of Hippo (354-430) Du don de la persévérance
CHAPITRE XI. DU SORT FAIT PAR DIEU AUX PETITS ENFANTS.

27.

Au reste, dans le premier livre de mes rétractations, ouvrage que vous n'avez pas encore lu, lorsque j'en vins à corriger ces livres du libre arbitre, je m'exprimai en ces termes : « Dans ces livres où un grand nombre de sujets ont été discutés, la solution de plusieurs questions incidentes, soit qu'il me fût impossible de les résoudre, soit que pour le moulent elles eussent exigé de trop longs développements, a été différée; mais de telle sorte que, quelque parti que l'on adoptât par rapport aux réponses plus ou moins spécieuses qui pouvaient être faites et dont il était difficile de reconnaître le degré de conformité réelle avec la vérité; de telle sorte, dis-je, que la conclusion de nos raisonnements fût constamment celle-ci : de quelque côté que soit la vérité, on doit croire, ou même il est démontré que Dieu doit être loué. Cette discussion a été établie, en effet, contre ceux qui nient que l'origine du mal vienne du libre arbitre de la volonté, et qui prétendent que, dans ce cas, Dieu devrait être accusé pour avoir créé tous les êtres : leur but étant d'introduire par ce moyen, et conformément à leur erreur tout à fait impie (car ils sont Manichéens), une certaine nature mauvaise, immuable et éternelle comme Dieu1 ». Un peu plus loin j'ai ajouté pareillement : « Il a été dit ensuite de quel état malheureux, très-justement infligé aux pécheurs , la grâce nous délivre : que l'homme, par lui-même, c'est-à-dire par son libre arbitre, a bien pu tomber, mais non pas se relever : que l'ignorance et la difficulté qui pèsent sur tout homme dès le jour de sa naissance, sont des effets de cet état malheureux auquel nous avons été justement condamnés : que personne n'est délivré de l'une et de l'autre, si ce n'est par la grâce de Dieu : que suivant les Pélagiens qui nient le péché originel, cet état malheureux ne vient point de cette juste condamnation ; mais, que quand même cette ignorance et cette difficulté seraient la condition naturelle primitive de l'homme, Dieu ne devrait pas être accusé, il devrait au contraire être loué à ce sujet, comme nous l'avons démontré précisément dans ce livre troisième. Cette démonstration, ai-je dit encore, doit être regardée comme dirigée contre les Manichéens qui ne reçoivent pas les saints livres de l'Ancien Testament où le péché originel est affirmé, et qui prétendent que les citations de l'Ancien Testament qu'on lit dans les écrits des Apôtres, y ont été introduites par l'impudence sacrilège de faussaires abominables, mais qu'elles n'ont pas été écrites de la main des Apôtres. Dans les controverses. avec les Pélagiens, au contraire, on et doit s'attacher à maintenir ce que l'une et l'autre Ecriture enseignent, puisqu'ils font profession de les admettre2 ». Je me suis exprimé ainsi dans le premier livre des rétractations, quand j'ai revu les livres sur le Libre arbitre. Ce n'est point là assurément tout ce que j'ai dit en cet endroit au sujet de ces livres; mais j'ai cru qu'il serait trop long d'insérer une multitude d'autres réflexions dans cet ouvrage que je vous adresse, et, d'ailleurs, cela ne m'a point paru nécessaire: vous en jugerez ainsi vous-mêmes, je pense, quand vous les aurez lues entièrement. Voici donc l'argumentation que j'ai employée dans le troisième livre du Libre arbitre, au sujet des petits enfants : Alors même qu'il serait vrai, comme les Pélagiens le prétendent, que l'ignorance et la faiblesse dont nul homme n'est exempt au moment de sa naissance, sont la condition primitive de notre nature, et non point l'effet d'un châtiment; les Manichéens n'en seraient pas moins convaincus d'erreur lorsqu'ils proclament l'existence de deux substances coéternelles, l'une bonne el l'autre mauvaise : mais parce que j'ai employé ce raisonnement, est-ce un motif pour révoquer en doute, ou même pour abandonner la foi que l'Eglise catholique défend précisément contre les Pélagiens , lorsqu'elle proclame l'existence du péché originel, dont la souillure contractée dans la génération doit être effacée dans le sacrement de la régénération? Si donc nos adversaires admettent avec nous cette vérité, s'ils nous prêtent leur concours pour confondre l'erreur da Pélagiens à cet égard, pourquoi croient-ils devoir douter encore que Dieu arrache à la puissance des ténèbres et transporte dans le royaume du Fils de sa charité3, même les petits enfants auxquels il donne sa grâce par le sacrement de baptême? Pourquoi refusent ils de célébrer la miséricorde et la justice du Seigneur4, lorsqu'il donne cette grâce aux uns et qu'il la refuse aux autres? Qui donc a connu la pensée du Seigneur5 et le motif pour lequel la grâce est donnée à ceux-ci plutôt qu'à ceux-là? Qui a le pouvoir de pénétrer ce qui est impénétrable et de s'élever jusqu'à ce qui est inaccessible?


  1. Rétract. liv. I, ch. IX, n. 2.  ↩

  2. Id. n. 6. ↩

  3. Coloss. I, 13.  ↩

  4. Ps. C, 1.  ↩

  5. Rom. XI, 34. ↩

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