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Works Augustine of Hippo (354-430) Du don de la persévérance
CHAPITRE XIX. LA PRÉDESTINATION ENSEIGNÉE PAR SAINT CYPRIEN, SAINT AMBROISE, SAINT GRÉGOIRE DE NAZIANZE.

49.

C'est pour cela que ces doctes interprètes de la parole divine, dont nous avons plus haut cité les noms, ont enseigné, comme on doit le croire, que la grâce de Dieu est une grâce véritable; en d'autres termes, qu'elle n'est prévenue par aucun mérite de l'homme; en même temps que, d'autre part, ils faisaient des exhortations pressantes en faveur de l'observation des préceptes divins, afin que ceux qui auraient reçu le don d'obéissance apprissent par ce moyen à quels ordres ils devaient obéir. Car s'il est Certain que la grâce n'est prévenue par aucun mérite de notre part, il est évident aussi que nos actions, nos paroles , nos pensées sont méritoires toutes les fois qu'elles sont inspirées par une volonté bonne ; mais Cyprien a renfermé en deux mots tous les genres de mérites, quand il a dit : « Nous ne devons nous glorifier en rien, parce que rien ne nous appartient ». Et en disant : « Notre coeur et nos pensées ne sont pas en notre pouvoir », Ambroise n'a point voulu exclure les actions et les paroles, car il n'y a aucune action ni aucune parole qui rie procède du coeur et de la pensée. Mais Cyprien, ce martyr si glorieux, ce docteur dont le langage répand tant de lumières, que pouvait-il ajouter encore, après nous avoir avertis que nous sommes obligés, quand nous récitons l'Oraison dominicale, de prier même pour les ennemis de la foi chrétienne? Il montre aussi en cet endroit que, par rapport au commencement de la foi, sa pensée est que ce commencement est un don de Dieu; et, par rapport à la persévérance finale, il prouve que l'Eglise de Jésus-Christ prie tous les jours précisément parce que Dieu seul accorde ce don à ceux qui ont persévéré.

Le bienheureux Ambroise, expliquant ces paroles de l'Evangéliste saint Luc : « Il m'a paru, à moi aussi1 », dit dans le même sens : « Ce que l'Evangéliste déclare avoir vu, peut n'avoir pas été vu par lui seul. Car cette vision n'a pas été seulement un acte de la volonté humaine, elle a été aussi un effet du bon plaisir de celui qui parle en nous, du Christ qui opère en nous, afin que ce qui est bon en soi nous paraisse bon aussi à nous-mêmes : car il appelle tous ceux dont il a compassion. C'est pourquoi celui qui suit le Christ, quand on lui demande pourquoi il a voulu être chrétien, peut répondre : Il m'a paru, à moi aussi. Et en s'exprimant ainsi, il ne nie point que Dieu ait vif la même chose ; car c'est Dieu qui prépare la volonté des hommes2 ». C'est en effet par la grâce de Dieu, que Dieu est glorifié « par les saints3 ». Dans le même ouvrage , c'est-à-dire , dans l'explication du même Evangile, quand il fut arrivé à cet endroit où il est rapporté que les Samaritains ne voulurent pas recevoir le Seigneur allant à Jérusalem, il dit pareillement : « Apprenez encore ici que le Seigneur ne voulut pas être reçu par des hommes dont la conversion n'avait pas été faite avec une simplicité d'esprit véritable. Car, s'il l'avait voulu, il leur aurait donné là piété qu'ils n'avaient pas. L'Evangéliste lui-même a d'ailleurs fait connaître la raison pour laquelle les Samaritains ne le reçurent point: « Ce fut », dit-il, « parce qu'il leur parut être un voyageur allant à Jérusalem4. Les disciples, au contraire, désiraient ardemment être reçus dans la Samarie. Mais Dieu appelle ceux à qui il daigne accorder cette faveur, et il rend religieux ceux qu'il veut5 ». Que demanderons-nous de plus évident , de plus manifeste aux autres auteurs qui ont traité de la parole de Dieu, si nous avons le désir d'apprendre d'eux aussi les choses qui sont clairement contenues dans les Ecritures?

Mais aux témoignages de ces deux auteurs, qui ont dû être suffisants, ajoutons-en un troisième, celui de saint Grégoire, qui déclare que croire en Dieu et confesser cette foi, ce sont deux dons de Dieu : « Confessez, je vous prie », dit-il, « la Trinité en un seul Dieu, ou, si vous préférez ces autres expressions, dites que la Trinité existe en une seule nature divine; et des prières seront adressées à Dieu, afin que le Saint-Esprit vous donne de prononcer cette parole » ; c'est-à-dire, des prières seront adressées à Dieu, afin que par lui le pouvoir vous soit donné de confesser de bouche ce qui fait l'objet de votre croyance. « Car il vous donnera ce pouvoir, j'en ai la certitude; après vous avoir donné la première chose, il vous donnera aussi la seconde6 » ; celui qui vous a donné de croire, vous donnera aussi de confesser votre croyance.


  1. Luc, I, 3.  ↩

  2. Prov. VIII, suivant les Sept.  ↩

  3. Préface du Commentaire sur saint Luc. ↩

  4. Luc, IX, 53.  ↩

  5. Liv. VII sur saint Luc, n. 27.  ↩

  6. Grég. de Naz. Disc. XLIV, sur la Pentecôte. ↩

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