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Works Augustine of Hippo (354-430) Contra secundam Iuliani responsionem imperfectum Contre la seconde réponse de Julien
LIVRE PREMIER. LES TROIS PREMIERS ARGUMENTS DE JULIEN.

107.

Jul. Certes, l'explication donnée par toi des paroles de l'Apôtre, ne devrait obtenir autre chose qu'un sourire de mépris, si elle ne jetait l'effroi dans les âmes de ceux qui ignorent les Ecritures. « Lorsque vous étiez», dit l'Apôtre, « esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice ». Il ne pouvait pas dire : Vous étiez délivrés; ce mot de délivrance s'emploie d'une manière convenable et dans son sens propre, quand il s'agit d'un homme délivré de choses qui lui causent un préjudice quelconque ; mais on peut dire que ceux-là sont libres à l'égard de la vertu, qui prétendent ne rien devoir à ta vertu. Ainsi, on peut dire qu'un homme est libre, soit à l'égard du bien, soit à l'égard du mal, quand se mettant au service de l'un des deux, il s'applique à ne rien faire pour l'autre ; mais on ne peut employer le mot délivré qu'à l'égard du mal; parce que ce mot de délivrance éveille naturellement l'idée d'un état de souffrance dont on est affranchi. Comment donc a-t-on pu susciter à l'Apôtre une difficulté au sujet de ces paroles, puisque, en s'exprimant ainsi : libres à l'égard du bien, délivrés du mal, il a parlé un langage qui est consacré par l’usage universel? « Lorsque vous étiez, » dit-il, esclaves du péché, vous étiez libres « à l'égard de la justice : quel fruit avez-vous donc recueilli alors des choses dont vous rougissez maintenant ? » Mais écoute ce que le même Apôtre a dit au même endroit, pour t'empêcher de croire que nous sommes par nature esclaves du péché : « Ne savez-vous pas que, lorsque vous vous êtes rendus esclaves de quelqu'un pour lui obéir, vous demeurez esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché, soit de la justice que vous écoutez[^1] ? » Vous vous êtes rendus vous-mêmes, dit-il, esclaves du péché pour te faire entendre qu'il attribue le péché à la volonté, et non pas à la naissance. Conséquemment, s'il a dit qu'ils avaient été libres à l'égard de la justice, c'est uniquement en ce sens qu'ils avaient refusé d'observer les préceptes de la justice.

Aug. Si l'Apôtre dit que les hommes ont été libres à l'égard de la justice, uniquement parce qu'ils avaient refusé d'observer les préceptes de la justice; ils n'étaient donc pas libres à l'égard de la justice et esclaves du péché, avant le moment où ils reçurent ces préceptes qu'ils devaient ensuite refuser d'observer? Qui oserait le prétendre? Celui-là donc délivre de cette nécessité de l'esclavage, qui non-seulement donne des préceptes par sa loi, mais qui accorde aussi par l'Esprit-Saint le don de la charité, afin que la délectation du péché soit vaincue par la délectation de cette charité: autrement la première conserve toute sa puissance et maintient son esclave sous le joug. Car on devient nécessairement l'esclave de celui par qui on a été vaincu[^2].

  1. Rom. VI, 20, 21, 16.

  2. II Pierre, II, 19.

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Contre la seconde réponse de Julien

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