23.
Jul. Tu m'accuses faussement d'avoir omis un témoignage de l'Apôtre , qui ne peut être d'aucun secours pour toi et que je n'ai pas omis ; car je l'ai inséré au même endroit où tu l'avais placé : et après l'avoir cité fidèlement dans le premier livre, je l'ai expliqué encore, quoique rapidement, et en quelques mots, dans le quatrième livre de mon ouvrage. Je n'ai pas omis non plus le passage où lu avais invoqué l'autorité de l'Église catholique, afin précisément que ceux qui seraient trompés par toi, abandonnassent la foi catholique, et que, dans un tel malheur, le nom seul de catholiques leur parut un sujet de consolation suffisant. Et quoiqu'il n'y eût aucune force de raisonnement dans un langage semblable, le résumé que j'ai donné de tes paroles ne s'est écarté en rien de l'ordre que tu avais suivi. Lis mes livres qui sont publiés; et, reconnaissant la sincérité d'une réponse que tu as accusée d'être un acte de fourberie , déclare en même temps que mon langage est conforme à la vérité pour toi, au contraire, si la force de ton habitude ne s'y oppose pas, rougis. Et maintenant que j'ai dévoilé cette fourberie qui, par là même qu'elle est sans excuse, serait en toute circonstance une chose infâme, mais qui devient plus infâme encore ici, puisque celui qui en est l'auteur s'arroge le titre de censeur et cherche à flétrir l'intégrité d'un autre en lui attribuant sa propre infamie; réponds-moi, quel appui les sentiments des, Manichéens trouvent-ils, soit dans le nom de l'Église, soit dans les paroles de l'Apôtre, pour que tu me reproches en termes si odieux de les avoir passés sous silence?
Aug. J'ai déjà répondu tout à l'heure à cette calomnie par laquelle tu me reproches toi-même d'avoir commis une erreur volontaire, quand j'ai cité tes paroles d'une manière inexacte. Mais tu ne m'attribuerais pas si volontiers ce qui est le fait de l'auteur de ces extraits , si tu ne voulais induire en erreur ceux qui lisent ton présent ouvrage,