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Jul. Mais voyons aussi la suite des paroles de saint Paul : «Cependant il n'en est pas de la grâce comme du péché : car si par le péché d'un seul un grand nombre sont morts, la grâce et le don de Dieu se sont répandus beaucoup plus abondamment sur un plus grand nombre, par la grâce d'un seul homme, Jésus-Christ[^1] ». Suivant lui, les bienfaits immenses que procure la grâce surpassent le mal qu'a produit le péché; et le nombre de ceux qui sont sauvés est supérieur au nombre de ceux qu'il affirme avoir péri par suite de la prévarication.
Aug. Nous l'avons dit déjà plusieurs fois , le texte de saint Paul ne porte pas plures, un plus grand nombre; mais, multos , « un grand nombre » : le mot magis (plus) ne se rapporte pas non plus au mot multos, mais bien au mot abundavit (s'est répandue plus abondamment) ; parce que ceux à qui la vie de Jésus-Christ a été transmise vivront éternellement, tandis que la mort, qui leur avait été transmise par suite du péché d'Adam, leur a causé seulement un dommage temporaire : voilà comment la grâce s'est répandue sur eux d'une manière beaucoup plus abondante que le péché.
- Rom., V, 15.