29.
Julien. Mais voyons si l'assentiment général vient confirmer ce que renferme la définition précitée. Assurément nul homme prudent, nul catholique ne saurait en douter; il n'y a de péché que celui qu'on a pu éviter, et il n'y a de justice qu'à imputer à l'homme qu'on châtie la faute que celui-ci a commise par sa volonté libre, quand il pouvait l'éviter.
Augustin. Quant au premier homme, Dieu lui a imputé le péché qu'il pouvait éviter s'il eût voulu ; mais son péché ayant souillé tous ses descendants, la nature entière est viciée et a besoin d'un Sauveur, afin de pouvoir écarter le péché, quand arrive aussi cet âge où vient l'usage de la raison ; mais avant cet âge nous avons une culpabilité que nous contractons par la génération, et que doit effacer la régénération. Pour nous, nier cette vérité, c'est dire ouvertement que Jésus-Christ n'est point le Jésus des enfants : et pourtant, d'après le témoignage de l'Ange[^2], il est ainsi appelé parce qu'il doit sauver son peuple de ses péchés, et dans ce peuple vous ne voulez point qu'il y ait des enfants.
- Matth. I, 21.