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Works Minucius Felix (250) Octavius

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OCTAVIUS

XXVII.

« Mais certes, c'est une injustice que de condamner ce qu'on ne connaît point, et nous ne sommes pas à nous repentir de cette faute ; car vous savez que nous avons été comme vous, et que nous avons eu les mêmes sentiments, lorsque nous étions dans le même aveuglement. Nous croyons que les chrétiens adoraient des monstres, dévoraient des enfants, se livraient à l'inceste dans leurs banquets, sans considérer que cela n'avait jamais été, ni prouvé, ni découvert, et qu'en un si long espace, et après tant de promesses, de récompense et de pardon, il ne s'était jamais trouvé personne qui eût révélé le moindre de ces crimes. Et certes, il y a si peu de mal, qu'on ne rougit point d'être chrétien; ceux même qui en sont accusés le confessent publiquement, et en font gloire; et s'ils se repentent de quelque chose, c'est de ne l'avoir pas été plus tôt. Cependant nous-mêmes qui prenions la défense des sacrilèges, des incestes et des parricides, nous ne voulions pas entendre seulement les chrétiens, et quelquefois nous les traitions plus cruellement, non pas par haine, mais par pitié, afin de les sauver en les contraignant par les tourments à se dédire. Étrange artifice d'employer les armes de la vérité pour établir le mensonge! Si quelqu'un pressé de la douleur venait, à nier sa religion, il était traité aussi favorablement que si par cette abjuration il se fût déchargé de tous les crimes qu'on leur imputait. Vous voyez que nous avons eu les mêmes sentiments que vous, et que nous avons fait les mêmes choses que vous faites; au lieu que si nous eussions agi par la raison, et que nous n'eussions pas été poussés par ces esprits malins, il fallait contraindre les chrétiens, non pas à nier leur religion, mais à confesser leurs incestes, leurs débauches, leurs profanations et leurs homicides : car voilà les fables dont les démons ont rempli l'esprit du simple peuple pour nous mettre en abomination parmi les hommes. Il ne faut pas s'étonner si tous ces fantômes disparaissent en la présence de la vérité. C'est donc là l'ouvrage de ces monstres, ils sèment de faux bruits et les entretiennent. De là vient ce conte, que nous adorons la tête d'un âne. Qui serait si sot que de l'adorer, ou plutôt qui est si sot que de le croire, si ce ne sont ceux qui font des monstruosités semblables? Car vous consacrez et les ânes et les étables avec votre déesse Hippone, et vous les adorez bien religieusement avec Isis. Vous en faites autant à des têtes de bœufs et de béliers que vous immolez en sacrifice; vous avez mis au nombre des dieux des têtes de chiens et de lions mêlées ensemble, et des monstres demi-chèvres et demi-hommes. N'adorez-vous pas encore avec les Égyptiens le bœuf Apis? N'approuvez-vous pas leur religion envers les serpents, les crocodiles et les autres bêtes farouches, et envers tant d'animaux de l'air, de la mer et de la terre? Étrange manie! Ils feraient même mourir un homme qui aurait tué quelqu'un de ces dieux. Ils craignent, aussi bien que quelques-uns d'entre vous, l'acrimonie des oignons autant qu'ils feraient leur déesse, et ne redoutent pas moins ce brait proscrit qui échappe au corps de l'homme que leur dieu Sérapis. Ceux qui nous imputent d'adorer les parties honteuses de nos prêtres, nous attribuent aussi leurs saletés ; car ces dévotions infâmes conviennent fort bien aux débauches de ceux parmi lesquels l'un et l'autre sexe prostitue tous ses membres, parmi lesquels toute sorte d'impudicité passe pour galanterie; qui portent envie à la liberté des femmes, commettent entre eux des ordures épouvantables, et se lassent plutôt de ces abominations qu'ils n'en ont honte. Prodiges incroyables! Ils souffrent volontairement sur leur personne un crime que l'enfance si souple ne pourrait supporter, et auquel la tyrannie la plus dore ne pourrait contraindre ses esclaves.

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The Octavius of Minucius Felix

Chapter XXVII.

--Argument: Recapitulation. Doubtless Here is a Source of Error: Demons Lurk Under the Statues and Images, They Haunt the Fanes, They Animate the Fibres of the Entrails, Direct the Flights of Birds, Govern the Lots, Pour Forth Oracles Involved in False Responses. These Things Not from God; But They are Constrained to Confess When They are Adjured in the Name of the True God, and are Driven from the Possessed Bodies. Hence They Flee Hastily from the Neighbourhood of Christians, and Stir Up a Hatred Against Them in the Minds of the Gentiles Who Begin to Hate Them Before They Know Them.

"These impure spirits, therefore--the demons--as is shown by the Magi, by the philosophers, and by Plato, consecrated under statues and images, lurk there, and by their afflatus attain the authority as of a present deity; while in the meantime they are breathed into the prophets, while they dwell in the shrines, while sometimes they animate the fibres of the entrails, control the flights of birds, direct the lots, are the cause of oracles involved in many falsehoods. For they are both deceived, and they deceive; inasmuch as they are both ignorant of the simple truth, and for their own ruin they confess not that which they know. Thus they weigh men downwards from heaven, and call them away from the true God to material things: they disturb the life, render all men 1 unquiet; creeping also secretly into human bodies, with subtlety, as being spirits, they feign diseases, alarm the minds, wrench about the limbs; that they may constrain men to worship them, being gorged with the fumes of altars or the sacrifices of cattle, that, by remitting what they had bound, they may seem to have cured it. These raging maniacs also, whom you see rush about in public, are moreover themselves prophets without a temple; thus they rage, thus they rave, thus they are whirled around. In them also there is a like instigation of the demon, but there is a dissimilar occasion for their madness. From the same causes also arise those things which were spoken of a little time ago by you, that Jupiter demanded the restoration of his games in a dream, that the Castors appeared with horses, and that a small ship was following the leading of the matron's girdle. A great many, even some of your own people, know all those things that the demons themselves confess concerning themselves, as often as they are driven by us from bodies by the torments of our words and by the fires of our prayers. Saturn himself, and Serapis, and Jupiter, and whatever demons you worship, overcome by pain, speak out what they are; and assuredly they do not lie to their own discredit, especially when any of you are standing by. Since they themselves are the witnesses that they are demons, believe them when they confess the truth of themselves; for when abjured by the only and true God, unwillingly the wretched beings shudder in 2 their bodies, and either at once leap forth, or vanish by degrees, as the faith of the sufferer assists or the grace of the healer inspires. Thus they fly from Christians when near at hand, whom at a distance they harassed by your means in their assemblies. And thus, introduced into the minds of the ignorant, they secretly sow there a hatred of us by means of fear. For it is natural both to hate one whom you fear, and to injure one whom you have feared, if you can. Thus they take possession of the minds and obstruct the hearts, that men may begin to hate us before they know us; lest, if known, they should either imitate us, or not be able to condemn us.


  1. Some read "slumbers" for "all men." ↩

  2. "Cling to" is another reading. ↩

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