I.
Quand je pense à mon cher Octavius et qu'il me souvient de ces agréables moments que nous avons passés ensemble, je goûte tant de plaisir, qu'on dirait que je suis encore en ces temps heureux. Son image en disparaissant à mes yeux, ne s'est que plus profondément gravée dans mon cœur et s'est pour ainsi dire incorporée avec mes sens les plus intimes. Et certes, ce n'est pas sans raison qu'un si saint et si excellent personnage m'a laissé tant de regret de sa perte, puisqu'il m'a toujours tant aimé que partout, et dans les passe-temps et dans les affaires les plus sérieuses, il voulait ce que je voulais; vous eussiez dit que nous n'avions tous deux qu'un cœur et qu'une âme. Il avait été autrefois le confident de mes amours et le compagnon de mes erreurs; et lorsque les nuages furent dissipés, et que je sortis des ténèbres de l'ignorance pour naître à la lumière de la vérité, il voulut être mon guide, et eut la gloire de me prévenir dans une si sainte entreprise. En me rappelant ainsi les dernières époques de notre liaison, ma mémoire s'arrêta sur l'entretien grave et important qu'il eut avec Cecilius en ma présence, lorsqu'il le ramena de ses vaines superstitions à la connaissance de Jésus-Christ.