IX.
3° Que vous dire, mes frères bien-aimés, des mystères de l’oraison dominicale? Qu’ils sont nombreux, qu’ils sont grands, qu’ils sont féconds en grâces spirituelles, quoique résumés en peu de mots! Tout ce que vous trouvez dans les autres prières est renfermé dans cette céleste formule.
Le Seigneur nous dit vous prierez ainsi: Notre Père, qui êtes dans les cieux.
L’homme nouveau, régénéré par le baptême, rendu par la grâce à Dieu,, son créateur, commence par dire: Père, parce que lui-même est devenu enfant de Dieu. Le Verbe, dit saint Jean, est venu dans sa propre demeure, et les siens ne l’ont pas reçu; mais à ceux qui l’ont reçu et qui croient en lui, il a donné le privilège d’être les enfants de Dieu. (Joan., I). Donc celui qui croit à Jésus-Christ devient enfant de Dieu. Il doit commencer par rendre grâces, par reconnaître sa dignité, en donnant le titre de père au Dieu qui réside dans le ciel. Ce n’est pas tout: en entrant dans la vie spirituelle, il doit montrer qu’il renonce à son père selon la chair, et qu’il ne reconnaît d’autre père que celui qui est dans le ciel. Moïse, au livre du Deutéronome, (199) loue le courage des fils de Lévi. qui, pour être fidèles au Seigneur, dirent à leur père et à leur mère : « je ne vous connais pas, » et oublièrent leurs propres enfants. Le Seigneur nous avertit de ne donner à personne sur la terre le nom de père; car nous n’avons qu’un seul père qui est dans le ciel. Il disait au disciple qui lui parlait de son père défunt : Laisse les morts ensevelir leurs morts. Le disciple parlait de son père qui venait de mourir; Jésus lui rappelait que le père des croyants vit toujours.