XXXIII.
Les prières montent rapidement vers le ciel quand elles sont soutenues par le (233) mérite de nos oeuvres. C’est le témoignage de l’ange Raphaël à Tobie qui unissait toujours l’action à la prière. Il est honorable, dit-il, de révéler les oeuvres divines. Quand tu priais ainsi que Sara, j’offrais votre prière au Seigneur. Quand tu ensevelissais les morts avec tant de simplicité, quand tu interrompais ton repas pour leur rendre ce pieux office, j’étais là pour être le témoin de ta conduite dans l’épreuve. Dieu m’envoie de nouveau vers toi pour te guérir, comme j’ai déjà délivré Sara, l’épouse de ton fils. Je suis Raphaël, un des sept esprits qui se tiennent devant le trône de Dieu (Tob., XII.).
Le Seigneur nous donne le même enseignement par la bouche d’Isaïe : Rompez, dit-il, les chaînes de l’iniquité; déchargez vos semblables du fardeau que vous faites peser sur eux; rendez le repos aux opprimés; déchirez les titres injustes; faites part de votre pain à celui qui a faim; introduisez dans votre maison les indigents qui n’ont point de toit; si vous voyez un homme nu, revêtez-le et ne méprisez point votre propre sang. Alors votre nom brillera d’un vif éclat; la saintet,é vous couvrira comme un manteau; son éclat trahira votre ‘présence et vous serez inondé de la splendeur de Dieu. Alors vous prierez, et Dieu vous exaucera, et, au milieu de votre prière, il vous dira: Me voici (Isa., LVIII.). Telle est la promesse du Seigneur, chrétiens : il exauce et protège ceux qui délivrent leurs coeurs des liens de l’injustice; qui, selon ses ordres, répandent d’abondantes aumônes entre les mains des pauvres. Ils écoutent la parole du Seigneur, et Dieu les écoute à son tour.
L’apôtre saint Paul, aidé dans sa pauvreté par les fidèles, appelle les bonnes oeuvres de ce genre des sacrifices offerts à Dieu. J’ai été rassasié, dit-il, en recevant d’Epaphrodite ce que (235) vous avez envoyé; c’est un sacrifice méritoire et agréable à Dieu (Philip., IV.). En venant au secours du pauvre, on prête à Dieu lui-même; en donnant aux plus petits, c’est à Dieu qu’on donne; on offre au Dieu de toute suavité un sacrifice d’agréable odeur.