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Œuvres Jean Cassien (360-435) Collationes patrum Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
CINQUIÈME CONFÉRENCE DE CASSIEN AVEC L'ABBÉ SÉRAPION : DES HUIT VICES PRINCIPAUX

11.

Examinons maintenant chaque vice en particulier. Il y a trois sortes de gourmandise. La première consiste à se hâter, et à manger avant l'heure fixée par la règle; la seconde, à manger avec excès et à se plaire dans la quantité des aliments; la troisième, à désirer des mets délicats et recherchés. Ces trois péchés causent un grand préjudice au religieux qui ne s'en défend pas avec soin et persévérance. Il doit éviter également de rompre le jeûne avant l'heure de la règle, de manger avec gloutonnerie, et d'être recherché dans ses repas. Ce sont là, pour l'âme, trois causes de dangereuses maladies. La première sorte de gourmandise donne le dégoût et l'horreur de la vie religieuse, et le cloître devient si insupportable, qu'on finit par le quitter et le fuir. La seconde fait naître les révoltes de la chair et l'ardeur des mauvais désirs; la troisième rend captif dans les filets inextricables de l'avarice, et ne permet pas au religieux d'arriver au parfait renoncement du Christ. Nous montrons que nous sommes atteints de cette maladie, lorsque invités à prendre notre repas avec quelqu'un de nos frères, nous ne nous contentons pas du goût des aliments, et que nous ne craignons pas d'être indiscrets et importuns en demandant qu'on y ajoute quelque assaisonnement; c'est ce qu'il ne faut pas faire pour trois raisons. Premièrement, parce qu'un religieux doit toujours s'exercer à la patience et à la mortification, et savoir, selon la recommandation de l'Apôtre, se contenter de tout. (Philip., IV, 11.) Comment pourrait-il réprimer les désirs plus violents de la chair, si , lorsqu'il trouve des aliments un peu fades, il ne peut un instant mortifier sa sensualité. Secondement , il arrive quelquefois que celui qui nous reçoit n'a pas ce que nous lui demandons , et nous le gênons en faisant connaître sa pauvreté ou sa mortification qu'il aimerait mieux n'être connue que de Dieu. Troisièmement, tel assaisonnement que nous réclamons peut bien souvent déplaire aux autres, et ainsi nous les mécontentons pour satisfaire notre gourmandise. Il faut donc nous corriger de cette convoitise.

Il y a trois sortes d'impureté : 1° Celle qui se commet avec les femmes. 2° Celle dont Dieu punit Onam, fils du patriarche Juda, et dont l'Apôtre parle , lorsqu'il écrit aux Corinthiens : « Je dis aux personnes qui ne sont pas mariées ou qui sont veuves, qu'il leur est bon de rester comme je suis; que ceux qui ne pourraient se vaincre se marient; il vaut mieux se marier que brûler. » (I Cor., VII , 8.) 3° Celle qui se commet dans le coeur et la pensée, et dont Notre-Seigneur dit dans l'Évangile : « Celui qui voit une femme pour la désirer, a déjà commis l'adultère dans son coeur. » (S. Matth., V, 28.)

Saint Paul recommande de détruire ces trois vices de la même manière : « Mortifiez sur cette terre vos membres, la fornication, l'impureté, la concupiscence. » (Col., III, 5.) Il dit aux Éphésiens : « Que la fornication et l'impureté ne soient nommées parmi vous » (Éph., V, 3;) et encore : « Car sachez que tout homme fornicateur, impur ou avare, qui est un serviteur d'idole, n'aura pas d'héritage dans le royaume du Christ et de Dieu. » (Eph., V, 5.) Il faut donc fuir également ces trois vices, puisqu'ils nous privent également du royaume de Jésus-Christ.

Il y a trois sortes d'avarice : la première, qui empêche les solitaires de se dépouiller de leurs richesses et de leurs biens; la seconde, qui nous fait regretter ce que nous avons distribué aux pauvres; la troisième, qui nous porte à désirer, dans la solitude, des choses que nous n'avions pas même dans le monde. Il y a aussi trois sortes de colère : la première est celle qui brûle à l'intérieur; la seconde, celle qui se manifeste par des paroles et des actes. L'Apôtre dit de ces colères : « Et maintenant déposez toute colère et toute indignation. » (Col., III, 8.) La troisième est celle qui n'est pas seulement passagère, mais qui dure des jours entiers et se conserve longtemps. Il faut avoir toutes ces colères en horreur.

Il y a deux sortes de tristesse : l'une, qu'on ressent lorsque la colère est passée, ou qui vient d'un tort éprouvé, ou d'un désir contrarié; l'autre, qui naît d'une inquiétude déraisonnable ou du découragement de l'esprit.

Il y a deux sortes de paresse : celle qui nous pousse au sommeil dans la fatigue, et celle qui nous porte à quitter et à fuir notre cellule.

La vaine gloire varie et se multiplie à l'infini; on peut cependant en distinguer deux formes principales : la première, lorsque nous tirons vanité des choses visibles et grossières; la seconde, qui nous fait désirer les louanges des hommes pour des choses purement spirituelles.

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Avant-Propos des Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Einleitung: Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern

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