25.
La prière que Notre-Seigneur nous a enseignée et recommandée , renferme certainement toute la perfection. Elle élève cependant ceux qui lui sont fidèles à un état supérieur dont nous avons déjà parlé, et elle les conduit à cette prière enflammée que bien peu connaissent, et qu'on ne saurait expliquer, parce qu'elle dépasse les sens de l'homme. Ce n'est pas le son de la voix, le mouvement de la langue, et la réunion des paroles qui la forment; l'âme éclairée par une lumière céleste n'emploie aucun langage humain, mais elle déborde d'affections, comme une fontaine abondante, et elle s'élève vers Dieu d'une manière ineffable , lui disant tant de choses à la fois qu'elle ne peut les dire et se les rappeler, quand elle revient à elle-même. Notre-Seigneur nous a donné l'exemple de cette prière lorsqu'il se retirait seul sur la montagne (S. Luc, XXII, 39), ou qu'il priait en silence et qu'il arrosait la terre de son sang, dans l'agonie d'une incompréhensible ardeur.