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Ainsi nous devons faire des prières courtes, mais fréquentes, de peur que , si elles étaient longues, l'ennemi n'eût le temps de jeter quelques distractions dans notre coeur. C'est là le vrai sacrifice : «Un coeur contrit est le sacrifice agréable à Dieu » (Ps. L, 19) ; c'est l'oblation salutaire , l'offrande pure , le sacrifice de justice et de louange, l'hostie véritable et grasse, la moelle de l'holocauste (Ps. LXV,15), qu'offre un coeur contrit et humilié. Si nous prions avec cette ferveur et cette disposition d'esprit, nous pourrons bien dire avec David : « Que ma prière monte en votre présence, comme l'encens, et que mes mains s'élèvent comme le sacrifice du soir. » (Ps. CXL , 2.) C'est le sacrifice que l'heure et l'approche de la nuit nous invitent à offrir. Il semble à notre faiblesse que nous avons parlé longtemps et dit beaucoup de choses, et cependant c'est bien peu, si nous considérons la grandeur et la difficulté du sujet.
Les saintes instructions du vénérable abbé nous ravirent sans nous rassasier. Après avoir célébré les vêpres et pris quelque repos , nous le conjurâmes, dès que parut le jour, de traiter plus complètement encore le même sujet. Nous prîmes ensuite congé de lui, tout joyeux de ce qu'il nous avait dit, et de ce qu'il avait promis de nous dire. Il nous avait bien démontré l'excellence de la prière, mais il ne nous avait pas assez expliqué l'ordre et les dispositions nécessaires pour acquérir et conserver la persévérance dans la prière.