3.
Si beaucoup ont ainsi sacrifié leurs biens au Christ, et non-seulement renoncé à la possession de leur fortune, mais encore retranché de leur coeur toute convoitise, ne devons-nous pas croire qu'il est également possible d'éteindre toute ardeur contraire à la pureté? L'Apôtre n'eût pas associé une chose impossible à une chose possible, et s'il les a recommandées toutes les deux, c'est qu'il les savait faisables. Il est si persuadé que nous pouvons déraciner de notre corps la fornication et l'impureté, que non-seulement il ordonne de les mortifier, mais qu'il nous défend même de les nommer parmi nous. a Qu'on n'entende pas même nommer parmi vous la fornication, l'impureté, l'avarice, les paroles déshonnêtes, légères et bouffonnes qui ne conviennent pas à votre vocation. » (Éph., V, 3.) Il nous assure que ces choses sont également pernicieuses, et qu'elles nous privent toutes du royaume de Dieu. « Car, sachez bien, dit-il, que tout fornicateur, tout impudique, tout avare qui est un idolâtre, n'héritera pas du royaume de Jésus-Christ et de Dieu »; et encore : « Ne vous trompez pas : ni les fornicateurs, ni les serviteurs des idoles, ni les adultères, ni les impudiques, ni les voleurs, ni les avares, ni les ivrognes, ni les médisants, ni les ravisseurs, ne possèderont le royaume de Dieu. » (I Cor., VI, 9.) Nous ne devons donc pas douter qu'il soit possible de. détruire en nous la contagion de l'impureté, puisqu'il veut que nous la retranchions comme l'avarice, la légèreté, l'ivrognerie, le vol, qu'il est plus facile d'étouffer.