1.
Le bienheureux abbé Joseph , dont nous allons maintenant rapporter les entretiens , était un des trois solitaires que nous avons cités dans notre première conférence. Il était d'une noble famille et un des premiers d'une ville d'Égypte appelée Thmuis. Non-seulement il parlait égyptien, mais il savait parfaitement le grec, et, avec les personnes qui, comme nous, ne connaissaient pas sa langue, il n'avait pas besoin d'interprète et s'exprimait très-bien dans la nôtre.
Lorsque le saint abbé eut appris que nous désirions nous instruire auprès de lui, il nous demanda si nous étions frères; et quand il sut que nous étions frères par l'esprit et non par le sang, et que, depuis notre séparation du monde, nous avions toujours été unis, soit dans les monastères, soit dans les pèlerinages que nous avions entrepris ensemble pour notre avancement spirituel , il s'exprima en ces termes :