16.
L'ABBÉ JOSEPH. Les occasions et les motifs ne manquent pas à ceux qui veulent se perdre. Il ne faut pas rejeter les passages de l'Écriture dont les hérétiques abusent, ou qui servent à entretenir l'obstination des Juifs et l'orgueil des sages du monde; il faut les accepter religieusement et les croire, en leur donnant leur sens véritable.
Nous ne devons pas, à cause de l'abus qu'on en fait, condamner les actions des prophètes et des saints que rapporte l'Écriture, dans la crainte qu'en accordant trop à la faiblesse humaine, nous ne nous rendions coupables de mensonges et de sacrilèges ; mais nous devons les accepter, en les expliquant d'une manière convenable. Quant à ceux qui cherchent à tromper, nous ne les empêcherons pas de mentir, en niant les choses, en déguisant la vérité ou en l'affaiblissant par des interprétations allégoriques. Comment l'Écriture pourrait-elle nuire à ceux dont la volonté est déjà corrompue1?
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Nous passons ici, à l'exemple de l'ancien traducteur, les chapitres suivants, dont la doctrine est subtile , obscure, et souvent contestable, et nous reprenons le texte de Cassien au XXVI chapitre. ↩