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Werke Johannes Cassianus (360-435) Collationes patrum Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
DIX-SEPTIÈME CONFÉRENCE DE CASSIEN AVEC L'ABBÉ JOSEPH : DE LA FIDÉLITÉ AUX PROMESSES

25.

[...]

Nous voyons bien souvent de saints personnages, des anges et Dieu lui-même ne pas faire ce qu'ils avaient d'abord annoncé. David, par exemple, dit avec serment : a Que Dieu fasse ainsi à tous les ennemis de David, si je laisse subsister demain matin rien de ce qui appartient à Nabal. » (I Rois, XXV, 22.) Mais Abigail, la femme de Nabal, vint le supplier, et il apaisa sa colère; il changea de résolution, et il aima mieux paraître manquer à sa parole qu'être cruel en l'accomplissant. «Vive Dieu! dit-il : si vous ne vous étiez pas empressée de vous présenter devant moi, j'aurais exterminé Nabal et tout ce qui lui appartient, demain avant le point du jour. » (Ibid.) Il ne faut pas certainement imiter David dans son irritation et ses menaces; mais, si cela nous arrivait, nous ferions bien de l'imiter dans son changement de résolution.

L'Apôtre saint Paul, ce vase d'élection, écrit aux Corinthiens et leur promet formellement de revenir. « J'irai vous voir, leur dit-il, lorsque j'aurai été en Macédoine, où je ne ferai que passer. Je m'arrêterai chez vous, et j'y resterai même l'hiver, afin que vous puissiez me conduire où j'irai ensuite ; car je ne veux pas vous voir seulement en passant, et j'espère bien rester quelque temps avec vous. » (I Cor., XVI.) Dans la seconde épître aux Corinthiens, il rappelle ce qu'il leur avait dit : « Je comptais bien vous visiter d'abord , afin de vous faire participer une seconde fois à la grâce. Je devais, de chez vous, aller en Macédoine, et de Macédoine vous revenir, pour que vous me conduisiez en Judée. » (II Cor., I, 16. ) Mais un motif plus utile se présente, et il avoue qu'il n'a pas fait ce qu'il avait promis : « Est-ce par légèreté que je me suis décidé? Mes pensées sont-elles des pensées selon la chair? Le oui et le non se trouvent-ils en moi. » (Id.) Il déclare ensuite avec serment qu'il a mieux aimé manquer à sa parole que de contrister les disciples par sa, venue. « Je prends Dieu à témoin , dans mon âme , que c'est pour vous épargner que je ne suis pas venu à Corinthe. Je l'ai décidé moi-même , pour ne pas vous attrister encore par ma visite. » (II Cor., I, 23.)

Les anges avaient refusé de s'arrêter dans la maison de Loth, à Sodome; ils lui avaient dit : « Nous n'entrerons pas et nous resterons sur la place publique. » Mais les instances qu'on leur fait les décident aussitôt à changer de résolution, et l'Écriture ajoute : « Loth les força, et ils logèrent chez lui. » (Gen., XIX, 1.) Si les anges savaient bien qu'ils entreraient chez lui, ce n'était qu'en apparence qu'ils refusaient l'invitation ; s'ils la refusaient réellement, c'est qu'ils ont changé de résolution. Je crois que le seul motif du Saint-Esprit, en nous offrant ces exemples dans l'Écriture, a été de nous apprendre à ne pas être opiniâtres dans nos résolutions, mais à les soumettre toujours à la raison , sans nous croire liés à ce que nous avons dit, lorsqu'il se présente un parti plus sage et plus salutaire que la prudence nous conseille de suivre.

Il y a encore des exemples plus élevés. Le roi Ézéchias était étendu sur son lit et gravement malade. Le prophète Isaïe vient lui dire de la part de Dieu même : « Voici ce que dit le Seigneur : Mettez ordre à votre maison, car vous mourrez et vous ne vivrez pas. » Et Ézéchias se tourna le visage contre la muraille et pria Dieu, en disant : «Je vous en conjure, Seigneur, rappelez-vous que j'ai marché devant vous dans la vérité et la perfection du coeur, et que j'ai fait ce qui était bon à vos yeux. » Et Ézéchias répandit des larmes abondantes. Dieu dit alors à son prophète : « Retourne vers Ézéchias, le roi de Juda, et dis-lui : « Voici ce que dit le Seigneur, le Dieu de David, votre père : J'ai exaucé ta prière et j'ai vu tes larmes, et je vais ajouter à tes jours quinze années, et je te délivrerai des mains du roi des Assyriens, et je protégerai cette ville à cause de moi et de David, mon serviteur. » (Isaïe, XXXVIII, 1.) Qu'y a-t-il de plus frappant que cet exemple? Dieu, par compassion et miséricorde, veut bien se rétracter et accorder à celui qui l'invoque quinze années d'existence, malgré la parole irrévocable qu'il semblait avoir donnée.

La sentence divine était aussi portée contre Ninive : «Encore quarante jours, et Ninive sera détruite. » (Jonas , III, 4.) Et bientôt Dieu se laisse fléchir par la pénitence et les jeûnes ; il révoque son arrêt si menaçant, et lui fait succéder le pardon et la miséricorde. Si on dit que Dieu prévoyait la conversion de ce peuple et ne le menaçait de la ruine de Ninive que pour l'exciter à la pénitence, il s'ensuit que ceux qui dirigent leurs frères peuvent, sans mentir, les menacer, quand ils en ont besoin, de plus de châtiments qu'ils ne veulent en infliger. Mais si on dit que Dieu , en considération de leur pénitence, a véritablement révoqué la sentence portée contre les Ninivites, selon ce qu'il dit lui-même par Ézéchiel : « Si je dis à l'impie : Tu mourras de mort, et s'il fait pénitence de son péché, et qu'il accomplisse le jugement et la justice, il vivra certainement et ne mourra pas » (Ézéch., XXXIII, 8) , nous devons en conclure que nous ne devons pas nous obstiner dans nos résolutions, mais adoucir, au contraire, avec charité les menaces que nous avons été obligé de faire. Et pour qu'on ne pense pas qu'il a été indulgent pour les Ninivites seulement, Dieu déclare, par son prophète Jérémie, qu'il agira de même envers nous, lorsque notre conduite lui fera révoquer sa sentence : « Je rendrai tout à coup un arrêt contre ce peuple et cet empire pour tout arracher, détruire et disperser; mais si ce peuple fait pénitence à la vue des maux dont je l'ai menacé, je me repentirai aussi du mal que j'ai voulu lui faire, et je rendrai sur-le-champ un autre arrêt sur ce peuple et cet empire, pour tout bâtir et tout planter. S'il commet ensuite le mal en ma présence et n'écoute plus ma voix, je me repentirai du bien que j'avais promis de lui faire. » (Jérémie, XVIII, 7.) Dieu dit encore à Ézéchiel : « Ne leur retirez pas votre parole, car ils vous écouteront peut-être et quitteront tous leur mauvaise voie; et alors je me repentirai du mal que je voulais leur faire à cause de la malice de leurs desseins. » (Ézéch., XXVI, 2.) Ces passages de l'Écriture nous montrent qu'il ne faut pas nous attacher avec opiniâtreté à nos résolutions, mais les tempérer par la raison, en préférant toujours ce que nous jugerons être le meilleur, et en faisant ce qui nous paraîtra le plus utile.

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Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
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Avant-Propos des Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Einleitung: Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern

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