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Œuvres Jean Cassien (360-435) Collationes patrum Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
DIX-HUITIÈME CONFÉRENCE DE CASSIEN AVEC L'ABBÉ PIAMMON : DES DIFFÉRENTES SORTES DE RELIGIEUX

11.

Pour vous, mes enfants, je vois que c'est l'état le plus parfait que vous désirez; vous vous êtes exercés à la vie de communauté pour atteindre à la vie des anachorètes. Appliquez-vous de toute votre âme à la pratique des vertus de patience et d'humilité que vous avez dû acquérir, et pratiquez-les sincèrement, non pas comme quelques-uns, en paroles seulement, et par des saluts et des démonstrations fausses et inutiles. L'abbé Sérapion se moqua un jour très-bien de cette humilité simulée. Un solitaire vint le trouver, avec un extérieur et un langage qui témoignaient une humilité profonde; et comme le bon vieillard l'invitait, selon l'usage, à prier ensemble, il répondit qu'il ne le ferait jamais, parce qu'il avait tant de défauts, qu'il n'était pas même digne de respirer le même air que lui. Il refusa également de s'asseoir sur la même natte, et se mit sur la terre. Il s'opposa encore à ce qu'il lui lavât les pieds. Après le repas, l'abbé Sérapion l'entretint, selon la coutume, et se mit à lui dire, avec toute la douceur possible, qu'étant jeune et fort, il ne devait pas rester oisif et courir ainsi de tous côtés, mais demeurer dans sa cellule , sous l'obéissance de ses supérieurs, et qu'il valait mieux vivre de son travail que des libéralités des autres. L'apôtre saint Paul, pour l'éviter, travaillait nuit et jour, quoique la prédication de l'Évangile lui donnât le droit de recevoir ce qui lui était nécessaire; mais il aimait mieux gagner lui-même la nourriture de chaque jour pour lui et pour ceux qui ne pouvaient le faire, à cause de leur ministère. Ces paroles causèrent à son visiteur une telle tristesse, un tel chagrin qu'il ne put s'empêcher de le laisser paraître sur son visage. « Comment, mon fils, lui dit le vieillard, vous vous chargiez tout à l'heure de tous les vices, et vous ne craigniez pas de passer pour un homme souillé de toutes sortes de crimes; et maintenant que je vous donne un petit conseil qui n'a rien d'offensant, mais qui doit vous être utile et vous montrer mon affection, vous en êtes si bouleversé, que vous ne pouvez vous empêcher de laisser paraître votre indignation sur votre visage ! Est-ce que, lorsque vous vous humiliiez tout à l'heure, vous pensiez que je devais vous dire : « Le juste s'accuse lui-même, au commencement de son discours » ? (Prov., XVIII, 17.)

Il faut donc avoir une humilité de coeur sincère ; et cette humilité ne consiste pas dans des gestes et des paroles affectées, mais dans une humiliation véritable de l'âme. La preuve la plus évidente de cette vertu sera la patience, qui ne s'accuse pas de crimes que personne ne peut croire, mais qui ne se trouble pas de ceux qu'on lui attribue, et qui supporte avec douceur toutes les injures qu'elle ne mérite pas.

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Traductions de cette œuvre
Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern (BKV) Comparer
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Avant-Propos des Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Einleitung: Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern

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