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Werke Johannes Cassianus (360-435) Collationes patrum Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
DIX-HUITIÈME CONFÉRENCE DE CASSIEN AVEC L'ABBÉ PIAMMON : DES DIFFÉRENTES SORTES DE RELIGIEUX

17.

Et remarquez bien que l'envie est, de tous les vices, le plus difficile à guérir. Dès que son poison a pénétré quelque part, la plaie est comme incurable. C'est de ce mal que le Prophète a pu dire : « Voici que je vous enverrai des serpents et des basilics que vous ne pourrez charmer et qui vous mordront. » (Jérémie , VIII , 17.) C'est avec raison que le Prophète compare au venin du basilic les morsures de l'envie ; car le premier auteur de tout mal a péri et a fait périr les autres par ce poison; avant de causer la mort de l'homme par jalousie, il s'était aussi perdu lui-même : « C'est par l'envie du démon que la mort est entrée dans le monde, et tous ceux qui le suivent l'imitent. » (Sag., II, 24.) Celui qui le premier a été atteint de ce mal n'a pu en faire pénitence et en guérir, et tous ceux qui s'exposent aux mêmes morsures se privent du secours divin qui pourrait les sauver; car ce ne sont pas les fautes , mais les vertus des autres qui les tourmentent; et comme ils rougiraient de l'avouer, ils veulent expliquer d'une manière absurde leurs fautes. Comment pourraient-ils guérir, puisqu'ils cachent la cause de leur mal? Le Sage l'a bien dit : « Si le serpent mord sans siffler, l'enchanteur est inutile. » (Eccl., X, 11.) Il n'y a que ces morsures secrètes que ne peut atteindre le remède des sages. Le mal est d'autant plus incurable, que les caresses l'augmentent, que la soumission l'accroît et que les présents l'irritent.

Salomon a dit : « L'ardeur de l'envie ne souffre rien » (Prov., VI, 34); plus on lui témoigne d'humilité, de patience, plus l'envieux sent croître son mal; il semble que rien ne puisse l'apaiser, que la ruine et la mort de celui auquel il porte envie. Les fils de Jacob ne furent point apaisés par la soumission de leur frère innocent. L'Écriture dit : « Ses frères lui portaient envie parce que son père l'aimait , et ils ne pouvaient lui dire une seule bonne parole. » (Genèse, XXXVII, 11.) La douceur et les déférences de Joseph étaient incapables de les calmer; ils désiraient sa mort, et, en le vendant, ils purent à peine se satisfaire. Il est donc bien évident que l'envie est le vice le plus dangereux et le plus difficile à guérir, puisque les remèdes qui éteignent les autres ne font que l'accroître. Celui qui se plaint d'une perte, se console en recevant davantage; celui qui s'indigne d'une injure est calmé par une humble soumission; mais que faire à celui qui s'offense de votre douceur même? Ce n'est pas un sentiment d'avarice que l'argent peut satisfaire, ou un mouvement de colère que peuvent vaincre les bons procédés; son irritation a pour cause la vertu des autres. Qui pourrait, pour satisfaire l'envieux, abandonner la vertu, renoncer au bonheur et faire quelque chute déplorable? Implorons donc le secours de Celui qui peut tout, afin que la chaleur vivifiante de l'Esprit-Saint nous anime et nous préserve de la morsure du basilic. Le venin des autres serpents, qui sont les vices et les péchés de la chair, sont moins dangereux. Si notre faiblesse nous y expose davantage , nous en guérissons aussi plus facilement; leurs blessures paraissent, et on peut y appliquer les remèdes. Quelque habile médecin emploie le contre-poison des paroles divines et nous préserve de la mort spirituelle. Le venin de l'envie, au contraire, comme celui du basilic, attaque, dans leur principe, notre religion et notre foi, avant qu'il en paraisse rien au dehors.

L'envieux s'attaque moins à l'homme qu'à Dieu, puisqu'il ne s'attaque qu'à la vertu dans son frère. Ce ne sont pas les fautes de l'homme, ce sont les grâces de Dieu qu'il persécute. C'est donc là cette racine d'amertume qui pousse en haut (Héb., XII, 5), qui s'élève contre le ciel et reproche à Dieu les grâces qu'il fait à l'homme. Qu'on ne soit pas étonné que

Dieu menace d'envoyer des serpents et des basilics à ceux qui l'offensent par leurs crimes. Il est certain que Dieu ne peut être l'auteur de l'envie; mais il est digne de sa justice, d'accorder ses grâces aux humbles et de les refuser aux superbes, qu'il abandonne, selon l'Apôtre, à leur sens ;réprouvé; et il les condamne, en quelque sorte, à l'envie. Il est dit : Ils m'ont rendu jaloux par leur idolâtrie ; et moi, j'exciterai leur envie, en choisissant un autre peuple. » (Deut., XXXII , 21.)

Cette conférence du bienheureux Piammon enflamma encore davantage le désir que nous avions de passer de la vie des cénobites à la vie plus parfaite des anachorètes. Ce fut lui qui commença à nous instruire sur cette vie, que nous apprîmes à connaître plus complètement dans la solitude de Schethé.

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Avant-Propos des Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
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