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Werke Johannes Cassianus (360-435) Collationes patrum Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
VINGT-UNIÈME CONFÉRENCE DE CASSIEN AVEC L'ABBÉ THÉONAS : DU JEUNE ET DU TEMPS PASCAL

14.

Une preuve manifeste que le jeûne est une de ces choses neutres, indifférentes en elles-mêmes, c'est que s'il rend juste celui qui le garde, il ne fait pas condamner celui qui le transgresse , à moins qu'on ne punisse le violement d'un précepte plutôt que l'usage de certains aliments. Ce qui est essentiellement bien, au contraire, doit toujours être pratiqué, et celui qui le néglige tombe nécessairement dans le péché. Le mal essentiel n'est jamais non plus permis; il est nuisible de sa nature, et celui qui le commet ne peut faire qu'il soit bon et louable en quelque manière. Ainsi nous voyons que toutes les choses qui ont leurs conditions et leurs époques déterminées, et qui sanctifient ceux qui les pratiquent, sans cependant rendre coupables ceux qui les omettent, sont d'elles-mêmes neutres ou indifférentes. Tels sont le mariage, l'agriculture, les richesses, les profondeurs de la solitude, les veilles, la lecture et la méditation des livres saints, les jeûnes, enfin, dont nous nous entretenons. Aucun précepte divin, aucun texte de l'Écriture ne nous oblige tellement à ces choses que ce soit un péché de ne pas en user ou de les interrompre. Tout ce qui est positivement ordonné doit être fait sous peine de péché mortel; mais ce que Dieu conseille plutôt qu'il ne le commande, est utile quand on le fait, sans nuire quand on ne le fait pas. Ainsi nos pères nous ont recommandé de pratiquer ces choses, avec prudence et discrétion, en tenant compte des causes, du lieu, des circonstances, du temps. Car si on les fait à propos , elles deviennent bonnes, tandis qu'elles sont nuisibles quand on les fait inconsidérément. Si, par exemple, un religieux voulait jeûner, lorsque son frère vient le visiter et qu'il doit le recevoir comme Jésus-Christ même, n'y aurait-il pas là une faute, une inhumanité plutôt qu'un acte de religion digne de louange. Lorsque la langueur et la faiblesse du corps réclament plus de nourriture pour réparer ses forces , ne serait-on pas, en ne voulant rien diminuer de son abstinence, cruel et homicide envers soi-même, plutôt que sage et désireux de son salut? Lorsque la célébration d'une fête adoucit les austérités de la pénitence, celui qui voudrait continuer la rigueur de son jeûne devrait être considéré plutôt comme un obstiné déraisonnable que comme un bon religieux. C'est là cependant le malheur de ces solitaires qui recherchent la louange des hommes par leurs jeûnes, et qui veulent acquérir une réputation de sainteté par la pâleur de leur visage. L'Évangile déclare qu'ils ont déjà reçu leur récompense, et Dieu annonce par son Prophète qu'il a leur jeûne en horreur. Il leur fait dire : « Nous avons jeûné, et vous ne nous avez pas regardés; nous avons humilié nos âmes, et vous l'avez ignoré; » et il leur fait connaître pourquoi ils n'ont pas mérité d'être exaucés : « Voilà, dit-il, qu'au jour de votre jeûne, votre volonté s'est manifestée, et vous avez poursuivi tous vos débiteurs; vous jeûnez en plaidant et en querellant, et votre main frappe impitoyablement. Ne jeûnez pas comme vous l'avez fait jusqu'à ce jour, afin que votre prière soit écoutée du ciel. Est-ce qu'un tel jeûne peut me plaire, quand un homme tourmente ainsi son âme tout le jour? Pourquoi agiter et tourner la tête? Pourquoi se couvrir de sac et de cendre? Vous appelez cela un jeûne, un jour agréable au Seigneur? » (Isaïe, LVIII, 3.)

Il montre ensuite comment l'abstinence devient méritoire, et il explique clairement que le jeûne ne sert à rien par lui-même, quand il n'est pas fait dans certaines conditions. a Est-ce là, dit-il, le jeûne que je me suis choisi? Rompez les liens de l'impiété, rejetez les fardeaux qui vous accablent; laissez libres ceux qui sont brisés et déchargez-les de leur joug; partagez votre pain avec celui qui a besoin, et recevez dans votre maison les pauvres et les étrangers. Lorsque vous verrez un homme nu, couvrez-le, pour ne pas mépriser votre chair. Alors vous brillerez comme la lumière du matin, et votre santé renaîtra; votre justice sera devant vous, et la gloire du Seigneur vous couvrira; vous invoquerez Dieu alors, et le Seigneur vous exaucera. Vous crierez vers lui, et il dira : Me voici. » (Jérém., LXVIII, 6.) Vous voyez donc que Dieu ne regarde pas le jeûne comme un bien principal, nécessaire, mais qu'il lui plaît seulement par les bonnes oeuvres qui l'accompagnent; tandis qu'il devient inutile et même odieux dans certaines circonstances ; car le Seigneur a dit : « Lorsqu'ils jeûneront, je n'exaucerai pas leurs prières. » (Jérémie , XIV , 12.)

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Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern (BKV) vergleichen
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Avant-Propos des Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Einleitung: Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern

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