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Works John Cassian (360-435) Collationes patrum Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
VINGT-QUATRIÈME CONFÉRENCE DE CASSIEN AVEC L'ABBÉ ABRAHAM : DE LA MORTIFICATION

24.

Si, au contraire, le joug du Seigneur ne nous paraît pas doux et léger, c'est à notre résistance qu'il faut l'attribuer. Nous nous laissons vaincre par la défiance et l'incrédulité; et, dans notre coupable folie, nous nous révoltons contre le précepte ou du moins contre le conseil de Celui qui a dit : « Si vous voulez être parfaits, allez, vendez tout ce que vous avez; venez et suivez-moi. » (S. Man., XIX, 21.) Nous retenons quelque chose de nos biens de la terre, dont le démon profite pour enchaîner nos âmes; et alors ii lui est facile de nous séparer des joies spirituelles et de nous jeter dans la tristesse, en nous faisant subir quelque perte et quelque privation. Il s'efforce, par ses artifices et par l'entraînement coupable de la concupiscence, de nous rendre pénible ce joug si doux et lourd ce fardeau si léger. Ces biens que nous réservions pour notre paix et notre consolation lui servent à nous tourmenter sans cesse et à nous lier dans les embarras du monde, tellement que nous sommes nos bourreaux ; « car chacun est lié par les chaînes de ses péchés » (Prov., V, 22), selon cette parole du Prophète: « Voici qu'en allumant le feu et en vous entourant de flammes, vous marchez dans la lumière du feu et dans les flammes que vous avez allumées. » (Isaïe, L, 11.) Salomon affirme aussi « que l'homme est puni par son péché même. » (Sag., XI, 17.)

Et, en effet, les plaisirs que nous prenons deviennent notre supplice, et les délices de la chair sont des bourreaux pour ceux qui les recherchent; car il est impossible que celui qui tient encore à ses biens d'autrefois puisse acquérir une véritable humilité de coeur et une complète mortification de ses mauvais désirs. Avec ces deux vertus, au contraire, toutes les peines de la vie présente, toutes les pertes que l'ennemi peut nous causer seront supportées avec patience et même avec joie. Mais, sans leur secours, l'orgueil prendra le dessus d'une manière si fâcheuse, que la moindre injure nous causera les blessures mortelles de l'impatience, et qu'on pourra nous dire, avec le prophète Jérémie : « Et maintenant, pourquoi marchez-vous dans la voie de l'Égypte pour boire cette eau troublée? Pourquoi marchez-vous dans la voie des Assyriens pour boire l'eau du fleuve? Votre malice vous accuse, et votre aversion vous condamne. Comprenez et voyez combien vous êtes coupable et malheureux d'avoir abandonné le Seigneur votre Dieu , et de n'avoir plus ma crainte en vous, dit le Seigneur. » (Jérémie, II, 18.) Comment donc le joug du Seigneur, qui est si doux, est-il devenu amer? N'est-ce pas notre révolte qui cause cette amertume ? Comment ce fardeau divin, qui était si léger, est-il devenu si pesant? N'est-ce pas que notre coupable orgueil nous fait mépriser Celui qui nous aidait à le porter. L'Écriture le dit clairement : « S'ils suivaient les voies droites , ils trouveraient faciles les sentiers de la justice. » (Prov., II, 8.) Oui, c'est nous, évidemment, c'est nous, qui, par nos mauvais désirs, rendons rudes et pénibles les voies droites et faciles du Seigneur.

Nous abandonnons, dans notre folie, la route royale tracée par les Prophètes et les Apôtres, et aplanie sous les pas du Sauveur et de tous les saints, pour suivre une route tortueuse et difficile, où la jouissance des choses présentes nous aveugle ; et nous rampons dans les sentiers obscurs et embarrassés du vice, en ensanglantant nos pieds et en déchirant notre robe nuptiale, sans cesse exposés non-seulement aux épines et aux ronces du chemin, mais encore aux morsures des serpents et aux piqûres des scorpions que nous ne voyons pas. « Les épines et les dangers abondent dans les voies mauvaises; mais celui qui craint le Seigneur s'en préservera. » (Prov., XXII, 5.) Le Seigneur a dit par son Prophète : « Mon peuple m'a oublié; ils ont sacrifié en vain et ils se sont blessés dans leurs voies, dans les sentiers du siècle, pour suivre un chemin qui n'était pas battu » (Jérém. , XVIII, 15) ; car, selon la parole de Salomon : « Les voies de ceux qui ne font rien sont semées d'épines , tandis que les voies des forts sont aplanies. » (Prov., XV, 19.) Ceux qui se détournent ainsi de la route royale ne pourront arriver à la Cité céleste, vers laquelle nous devons toujours nous diriger. L'Ecclésiaste nous dit assez clairement : « Le travail des insensés cause leur peine, parce qu'ils ne savent pas aller dans la Cité » (Eccl., X, 15) , c'est-à-dire « dans la Jérusalem céleste, qui est notre mère à tous. » (Gal., IV, 26.)

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Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern (BKV) Compare
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Avant-Propos des Conférences de Cassien sur la perfection religieuse
Einleitung: Vierundzwanzig Unterredungen mit den Vätern

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