5.
Ceci prouve clairement que c'est la grâce et la miséricorde de Dieu qui opèrent toujours le bien qui est en nous. Dès qu'il nous abandonne, nos efforts deviennent inutiles; l'âme ne peut jamais, sans son secours, recouvrer son premier état; et cette parole s'accomplit en nous : « Cela ne dépend pas de l'homme qui veut ou qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde. » (Rom. , IV, 16.)
La grâce aussi ne dédaigne pas de visiter quelquefois les tièdes et les négligents, et de répandre dans leurs âmes ces inspirations et cette abondance de saintes pensées dont vous parlez. Elle assiste les indigents et réveille ceux qui dorment; elle éclaire ceux que l'ignorance aveugle ; elle nous reprend et nous corrige avec bonté ; elle remplit nos cœurs , afin de nous retirer, par le repentir, de notre langueur et de notre engourdissement. Souvent même, quand elle nous visite, ses parfums surpassent tellement ceux de la terre , que l'âme en est enivrée et ravie ; elle oublie qu'elle est captive dans son corps.