Edition
ausblenden
De Oratione
XIII.
[1] Ceterum quae ratio est manibus quidem ablutis, spiritu uero sordente orationem obire, quando et ipsis manibus spiritales munditiae sint necessariae, ut a falso, a caede, a saeuitia, a ueneficiis, ab idololatria ceterisque maculis, quae spiritu conceptae manuum opera transiguntur, purae alleuentur? Hae sunt uerae munditiae, non quas plerique superstitiose curant, ad omnem orationem, etiam cum a lauacro totius corporis ueniunt, aquam sumentes. [2] Id cum scrupulosis percunctarer et rationem requirerem, comperi commemorationem esse Pilati:
Übersetzung
ausblenden
De l'oraison dominicale
XIII.
Comme la modestie et l'humilité sont les recommandations les plus puissantes auprès de Dieu, il ne faut pas élever les mains trop haut quand nous prions, mais les tenir dans une mesure juste et convenable, encore moins lever le tête avec un air d'assurance. Rappelons-nous que ce publicain qui, à l'humilité de la prière, joignait celle de l'attitude et du visage, se retira plus justifié devant Dieu que l'orgueilleux pharisien. Il faut aussi que le son de notre voix soit modéré. Car si nous voulons parler assez haut pour être entendus, quels poumons il nous faudra! Dieu entend non la voix, mais le cœur, de même qu'il lit au fond de notre conscience. Le démon de l'oracle Pythien l'a déclaré lui-même: « Je comprends le muet, et j'entends celui qui ne parle pas. » Les oreilles de Dieu auront-elles besoin du son? Comment alors la prière de Jonas, partie des flancs de la baleine, a-t-elle pu traverser les entrailles du monstre, franchir l'immensité de l'abîme, et soulever la masse des eaux pour arriver jusqu'au ciel? Quel profit reviendra-t-il à ceux qui prient en élevant la voix, sinon de troubler leurs voisins? Il y a mieux, en mettant les autres dans le secret de leurs demandes, ne feraient-ils pas aussi bien de prier en public?