IX.
Dans ce peu de paroles, combien d'oracles empruntés aux prophètes, aux Evangiles, aux Apôtres! Combien d'instructions de notre Seigneur! combien de paraboles, d'exemples, de préceptes! combien enfin d'obligations exprimées! Hommage rendu à Dieu par ce titre de Père; témoignage de foi en glorifiant son nom; acte de soumission en soupirant après l'accomplissement de sa volonté; souvenir d'espérance en hâtant de nos vœux l'avènement de son règne; aveu de nos péchés en demandant pardon; précautions contre les tentations en réclamant la protection divine. Qu'y a-t-il là d'étonnant? Dieu seul a pu nous apprendre comment il voulait être prié. C'est donc lui qui, réglant la religion de la prière et l'animant de son esprit au moment où elle sortait de sa bouche, lui communiqua le glorieux privilège de monter au ciel, et de toucher le cœur du Père par les paroles du Fils. Dieu cependant qui pourvoit aux nécessités humaines, après nous avoir légué séparément cette prière universelle, ajouta de plus: « Demandez et vous recevrez. » Chacun peut donc adresser au ciel différentes demandes selon ses besoins, mais en commençant toujours par l'Oraison dominicale qui est la prière fondamentale. Les circonstances amènent avec elles des besoins du moment; il est donc permis de demander des grâces du moment, en nous souvenant des préceptes toutefois, de peur que nous ne soyons aussi loin des préceptes que des oreilles du Seigneur.
