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Œuvres Lactance (250-325) Divinae Institutiones

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Institutions Divines

XXX.

J'ai fait voir, autant que mon peu de suffisance me l'a pu permettre, combien les philosophes se sont éloignés de la vérité. Je sais que j'ai omis beaucoup de choses ; mais aussi je n'avais pas entrepris de combattre toutes leurs erreurs : j'avais seulement été obligé de montrer, comme en passant, qu'un si grand nombre d'excellents esprits s'étaient misérablement consumés à la poursuite du mensonge, pour empêcher que ceux qui avaient reconnu qu'il n'y avait pas d'espérance de trouver la vérité dans les religions païennes, ne l'allassent chercher parmi des sectes si différentes de ces sages de l'antiquité. Il ne reste donc aucune espérance ni aucun salut que dans la doctrine que nous soutenons. Toute la sagesse consiste à connaître Dieu et à le servir. J'élève ma voix, autant qu'il m'est possible, pour déclarer et pour publier : que nous avons dans notre religion la vérité que les philosophes ont cherchée durant toute leur vie, et qu'ils n'ont jamais pu trouver parce qu'ils n'ont aucune religion, ou qu'ils n'en ont eu qu'une mauvaise. Eloignons-nous de ces maîtres qui ne font que nous troubler au lieu de nous instruire. Que pourraient-ils nous enseigner, eux qui n'ont rien appris? Qui ces malades pourraient-ils guérir? Qui ces aveugles pourraient-ils instruire? Que ceux qui désirent connaître la sagesse se rendent en foule à notre religion. Attendrons-nous que Socrate commence à savoir quelque chose, qu'Anaxagore trouve la lumière au milieu des ténèbres, que Démocrite tire la vérité du fond du puits où elle est cachée, qu'Empédocle élargisse les chemins des sens par où les objets entrent dans l'âme, enfin qu'Arcésilas et Carnéade voient et comprennent? Une voix du ciel nous déclare la vérité ; une lumière plus éclatante que le soleil nous la montre. Pourquoi sommes-nous assez injustes envers nous-mêmes, pour refuser la sagesse que les philosophes les plus célèbres de l'antiquité ont cherchée inutilement durant tout le temps de leur vie ? Quiconque veut devenir sage et heureux n'a qu'à écouter la voix de Dieu, à apprendre la justice, à méditer le sujet pour lequel il a été mis au monde, à mépriser tout ce qu'il y a sur la terre, à faire profession du culte de Dieu, pour parvenir un jour au souverain bien, dont la jouissance doit faire tout son bonheur. Il faut pour cela renoncer à toutes les autres religions, rejeter tout ce que l'on dit pour leur défense, réfuter les erreurs de toutes les sectes des philosophes. La vérité s'élèvera sur les ruines du mensonge. Après avoir détruit les fausses religions, il est aisé d'établir la nôtre par des exemples, par des arguments et par des témoignages convaincants, et de faire voir que l'extravagance que les philosophes nous attribuent ne se rencontre que parmi eux. Bien qu'en réfutant leurs erreurs et en faisant voir qu'ils ne possèdent point la véritable sagesse, j'aie marqué assez clairement le lieu où elle réside, je me suis proposé de le prouver encore plus solidement dans tout le livre suivant.

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The Divine Institutes

Chap. XXX.--The Conclusion of the Things Before Spoken; And by What Means We Must Pass from the Vanity of the Philosophers to True Wisdom, and the Knowledge of the True God, in Which Alone are Virtue and Happiness.

I have taught, as far as my humble talents permitted, that the philosophers held a course widely deviating from the truth. I perceive, however, how many things I have omitted, because it was not my province to enter into a disputation against philosophers. But it was necessary for me to make a digression to this subject, that I might show that so many and great intellects have expended themselves in vain on false subjects, lest any one by chance being shut out by corrupt superstitions, should wish to betake himself to them as though about to find some certainty. Therefore the only hope, the only safety for man, is placed in this doctrine, which we defend. All the wisdom of man consists in this alone, the knowledge and worship of God: this is our tenet, this our opinion. Therefore with all the power of my voice I testify, I proclaim, I declare: Here, here is that which all philosophers have sought throughout their whole life; and yet, they have not been able to investigate, to grasp, and to attain to it, because they either retained a religion which was corrupt, or took it away altogether. Let them therefore all depart, who do not instruct human life, but throw it into confusion. For what do they teach? or whom do they instruct, who have not yet instructed themselves? whom are the sick able to heal, whom can the blind guide? Let us all, therefore, who have any regard for wisdom, betake ourselves to this subject. Or shall we wait until Socrates knows something? or Anaxagoras finds light in the darkness? or until Democritus draws forth truth from the well? or Empedocles extends the paths of his soul? or until Arcesilas and Carneades see, and feel, and perceive?

Lo, a voice from heaven teaching the truth, and displaying to us a light brighter than the sun itself. 1 Why are we unjust to ourselves, and delay to take up wisdom, which learned men, though they wasted their lives in its pursuit, were never able to discover. Let him who wishes to be wise and happy hear the voice of God, learn righteousness, understand the mystery of his birth, despise human affairs, embrace divine things, that he may gain that chief good to which he was born. Having overthrown all false religions, and having refuted all the arguments, as many as it was customary or possible to bring forward in their defence; then, having proved the systems of philosophy to be false, we must now come to true religion and wisdom, since, as I shall teach, they are both connected together; that we may maintain it either by arguments, or by examples, or by competent witnesses, and may show that the folly with which those worshippers of gods do not cease to upbraid us, has no existence with us, but lies altogether with them. And although, in the former books, when I was contending against false religions, and in this, when I was overthrowing false wisdom, I showed where the truth is, yet the next book will more plainly indicate what is true religion and what true wisdom.


  1. [A noble utterance from Christian philosophy, now first gaining the ear and heart of humanity.] ↩

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