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Werke Laktanz (250-325) Divinae Institutiones Institutions Divines
LIVRE IV.

I.

Quand je considère, empereur Constantin, l'état des premiers temps, et que je vois que la folie d'un siècle a répandu de si épaisses ténèbres sur l'esprit des hommes qui oui vécu dans les siècles suivants, qu'ils se sont oubliés eux-mêmes jusqu'à chercher sur la terre l'objet de leur culte et de leur bonheur, au lieu de le chercher dans le ciel, je n'en conçois pas moins d'indignation que d'étonnement : ce monstrueux dérèglement a changé leur félicité en disgrâce, lorsque abandonnant Dieu, l'auteur de toutes les créatures, ils ont commencé à adorer les ouvrages de leurs mains. En se détournant du souverain bien, sous prétexte qu'il ne peut être vu, touché ni compris, et en s'éloignant de la pratique des vertus par lesquelles ils le pouvaient posséder, ils ont recherché des dieux corruptibles et fragiles, et, n'ayant soin que des choses qui peuvent servir à parer, à nourrir et à réjouir le corps, ils sont tombés dans une mort éternelle. Leur superstition a été accompagnée d'injustice et d'impiété; car ayant tourné leur esprit aussi bien que leur visage vers la terre au lieu de les tourner vers le ciel, ils se sont attachés à des religions et à des biens qui n'ont rien que de terrestre. C'est de là que sont venues les querelles et les guerres, la mauvaise foi, et tous les crimes que la mauvaise foi traîne après elle. Les hommes ont méprisé les biens éternels et incorruptibles, pour jouir des biens temporels et périssables, et ont préféré le mal présent au bien à venir.

Voilà comment, après a voir joui de la lumière, ils ont été enveloppés de ténèbres, et ce qui est plus étonnant, voilà comment ils ont commencé à se faire appeler sages aussitôt qu'ils ont perdu la sagesse. Personne ne s'attribuait ce nom au temps auquel tout le monde le méritait. Plut à Dieu que, maintenant qu'il est si rare, au lieu qu'autrefois il était si commun, ceux qui le prennent sussent ce qu'il signifie ! ils pourraient peut-être, par leur esprit, par leur autorité et par leurs conseils, retirer le peuple des erreurs et des vices où il est engagé. Mais ils sont tous fort éloignés de la sagesse, et la vanité avec laquelle ils en prennent le nom ne montre que trop qu'ils n'en ont pas l'effet. Avant néanmoins que la philosophie commune dont on parle tant fût inventée, on dit qu'il y a eu sept hommes qui, pour avoir recherché les premiers les secrets de la nature, ont mérité d'être appelés sages.

Oh ! le malheureux siècle où il ne s'est trouvé que sept tommes ! car nul n'est homme s'il n'est sage. Si tous les autres ont été fous, ces sept-là n'ont pas été sages, parce que pour l'être en effet, il ne le faut pas être selon te jugement des fous. Tant s'en faut qu'ils aient été sages, que, dans les siècles suivants, où les sciences ont fait de notables progrès et où elles ont été cultivées par d'excellents esprits, la vérité n'a pu être découverte! Depuis le temps de ces sept sages, les Grecs ont brûlé d'un désir incroyable d'apprendre, et au lieu néanmoins de s'attribuer le nom superbe de sages, ils se sont contentés de celui d'amateurs de la sagesse. Ainsi ils ont couronné la folie et l'orgueil des autres, et ont reconnu en même temps leur propre ignorance; car toutes les fois qu'ils ont trouvé de l'obscurité dans les questions qu'ils traitaient, et qu'ils ont vu que la nature se couvrait comme d'un voile pour les empêcher de pénétrer ses secrets, ils ont avoué franchement qu'ils ne voyaient rien ; en quoi ils ont sans doute été plus sages, en reconnaissant leur peu de lumières et de suffisance, que ceux qui se sont persuadés eux-mêmes de l'être.

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