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De l'ouvrage de Dieu, ou de la formation de l'homme
IX.
Je crois devoir confondre en cet endroit la vanité de ceux qui, pour faire accroire que les sens imposent, remarquent les rencontres particulières on les yeux se trompent. Ils observent entre autres choses que tout paraît double à ceux qui sont transportés de colère et à ceux qui sont pris de vin. Mais la cause de cette méprise n'est que trop connue, car elle ne procède que de ce que nous avons deux yeux. Voici comment cela arrive. L'action de la vue se fait, comme je l'ai déjà dit, par l'application de l'esprit, et l’âme voit par les deux yeux comme par deux fenêtres. De là vient que les objets sont quelque fois vus doubles non seulement par ceux qui sont ou fous ou ivres, mais par ceux qui sont et sages et sobres. Il ne faut pour cela que les regarder de trop près et au deçà de l'intervalle où l’action des yeux se réunit en une. La même chose arrive quand l'âme se retire en elle et qu'elle demeure fortement appliquée ; la méditation; car alors l'action des yeux se double et représente tels tous les objets. Dès que l'esprit se relâche de la méditation et qu'il s'applique à regarder, ce qui paraissait double devient unique. Il ne faut donc pas trouver étrange que, lorsque l'âme est affaiblie par la violence du vin, elle ne puisse voir par les yeux non plus qu'elle ne peut marcher par les pieds, qui ne font que chanceler. Il n'y a pas plus de sujet de s'étonner que la fureur qui agite le cerveau empêche l'union des yeux. Cela est si vrai que quand les louches tombent ou en démence ou en ivresse, ils ne voient rien de double Ainsi la raison pour laquelle les yeux se trompent quelquefois étant manifeste, il ne s'ensuit pas pour cela que tous les sens nous imposent; car quand ils sont sains et entiers, ils ne se trompent point, ou, s'ils se trompent, l'âme reconnaît leur erreur et ne s'y laisse pas surprendre.
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Gottes Schöpfung (BKV)
IX. Hauptstück. Über die Sinne und deren Tätigkeit.
§ 1. Ich will hier auch die törichte Behauptung jener widerlegen, die, um die Täuschung der Sinne nachzuweisen, viele Beweise für Täuschungen, die durch den Gesichtssinn erfolgten, vorbringen, darunter auch die Tatsache, daß die Rasenden alles doppelt sähen, gleich als ob die Veranlassung zu diesem irrtümlichen Sehen unbekannt wäre. Doch höre, wie das kommt.
§ 2. Das kommt nämlich daher, daß es zwei Augen gibt. Das Sehen kommt durch Geistesanspannung S. 253 zustande. Da aber der Geist, wie oben behauptet wurde, der Augen gewissermaßen als Fenster sich bedient, so widerfährt dies nicht bloß den Trunkenen oder Wahnsinnigen, sondern auch den Gesunden und Nüchternen. Wenn man nämlich dem Gesichte etwas zu nahe bringt, so sieht man es doppelt. Es gibt nämlich einen gewissen Abstand, wo die Sehschärfe [beider Augen] zusammentrifft.
§ 3. Desgleichen konvergieren die beiden Augenachsen nicht mehr, wenn man den Geist nach innen kehrt, und die Anstrengung des Sinnes daher nachläßt — dann sieht jedes Auge für sich. Wenn man den Geist wieder anstrengt und die Augenachsen [auf etwas] richtet, so vereinigt sich, was doppelt gesehen wurde, wieder zu einem Bilde.
§ 4. Was Wunder also, wenn der Geist, durch das starke Gift des Weines unfähig geworden, sich zum Sehen nicht anschicken kann, wie auch die schwachen Füße, wenn die Nerven versagen, zum Gehen nicht befähigt sind — oder wenn der aufs Gehirn drückende Wahnsinn das einheitliche Sehen stört? Das jedoch ist wahr, daß den Einäugigen, wenn sie entweder wahnsinnig oder trunken werden, niemals das Doppeltsehen passiert.
§ 5. Wenn also ein Grund für die Täuschung der Augen angegeben wird, so ist es klar, daß die Sinne nicht trügen. Die Sinne täuschen also nicht, wenn sie rein und unversehrt sind — oder es unterliegt doch nicht, auch wenn sie sich täuschen, der Verstand der Täuschung, da er deren Verirrungen kennt. ___