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On the Workmanship of God, or the Formation of Man
Chap. XIX.--Of the Soul, and It Given by God.
A question also may arise respecting this, whether the soul is produced from the father, or rather from the mother, or indeed from both. But I think that this judgment is to be formed as though in a doubtful matter. 1 For nothing is true of these three opinions, because souls are produced neither from both nor from either. For a body may be produced from a body, since something is contributed from both; but a soul cannot be produced from souls, because nothing can depart from a slight and incomprehensible subject. Therefore the manner of the production of souls belongs entirely to God alone.
"In fine, we are all sprung from a heavenly seed, all have that same Father."
as Lucretius 2 says. For nothing but what is mortal can be generated from mortals. Nor ought he to be deemed a father who in no way perceives that he has transmitted or breathed a soul from his own; nor, if he perceives it, comprehends in his mind when or in what manner that effect is produced.
From this it is evident that souls are not given by parents, but by one and the same God and Father of all, who alone has the law and method of their birth, since He alone produces them. For the part of the earthly parent is nothing more than with a sense of pleasure to emit the moisture of the body, in which is the material of birth, or to receive it; and to this work man's power is limited, 3 nor has he any further power. Therefore men wish for the birth of sons, because they do not themselves bring it about. Everything beyond this is the work of God,--namely, the conception itself, and the moulding of the body, and the breathing in of life, and the bringing forth in safety, and whatever afterwards contributes to the preservation of man: it is His gift that we breathe, that we live, and are vigorous. For, besides that we owe it to His bounty that we are safe in body, and that He supplies us with nourishment from various sources, He also gives to man wisdom, which no earthly father can by any means give; and therefore it often happens that foolish sons are born from wise parents, and wise sons from foolish parents, which some persons attribute to fate and the stars. But this is not now the time to discuss the subject of fate. It is sufficient to say this, that even if the stars hold together the efficacy of all things, it is nevertheless certain that all things are done by God, who both made and set in order the stars themselves. They are therefore senseless who detract this power from God, and assign it to His work.
He would have it, therefore, to be in our own power, whether we use or do not use this divine and excellent gift of God. For, having granted this, He bound man himself by the mystery 4 of virtue, by which he might be able to gain life. For great is the power, great the reason, great the mysterious purpose of man; and if any one shall not abandon this, nor betray his fidelity and devotedness, he must be happy: he, in short, to sum up the matter in few words, must of necessity resemble God. For he is in error whosoever judges of 5 man by his flesh. For this worthless body 6 with which we are clothed is the receptacle of man. 7 For man himself, can neither be touched, nor looked upon, nor grasped, because he lies hidden within this body, which is seen. And if he shall be more luxurious and delicate in this life than its nature demands, if he shall despise virtue, and give himself to the pursuit of fleshly lusts, he will fall and be pressed down to the earth; but if (as his duty is) he shall readily and constantly maintain his position, which is right for him, and he has rightly obtained, 8 --if he shall not be enslaved to the earth, which he ought to trample upon and overcome, he will gain eternal life.
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Sed ego id in eo jure ab ancipiti vindico. ↩
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ii. 991. ↩
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Et citra hoc opus homo resistit. The compound word "resistit" is used for the simple sistit--"stands." ↩
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Sacramento ↩
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Metitur, "measures." ↩
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Corpusculum. The diminutive appears to imply contempt. ↩
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The expression is too general, since the body as well as the soul is a true part of man's nature. [Perhaps so; but Lactantius is thinking of St. Paul's expression (Philipp. iii. 21), "the body of our humiliation."] ↩
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Quem rectum rectè sortitus est. In some editions the word "recte" is omitted. ↩
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De l'ouvrage de Dieu, ou de la formation de l'homme
XIX.
On peut encore proposer en cet endroit une question, qui est de savoir si l’âme vient on du père, ou de la mère, ou de tous les deux. Mais j’entreprendrai hardiment de la décider, et d’assurer que l’âme ne vient ni de l’un ou de l’autre des parents, ni de tous les deux ensemble. Un corps peut produire un autre corps en communiquant une partie de sa substance, mais l’âme est d’une substance trop subtile et trop délicate pour pouvoir en communiquer une partie. Ainsi il faut tenir pour constant qu’il n’y a que Dieu qui puisse créer les âmes, et que c’est pour cela que, comme dit Lucrèce:
Nous avons tous la même origine céleste et le même père.
Il ne peut rien naître d’un homme mortel qui ne soit mortel comme lui. On ne doit point donner le nom de père à un homme qui n’a point senti qu’il ait communiqué l’âme à son fils, ni qui, quand il croirait l’avoir senti, ne pourrait expliquer de quelle manière cela aurait été fait. D’où il paraît clairement que les âmes ne viennent point de nos pères ni de nos mères, mais de Dieu, qui est notre père commun et qui garde seul dans le trésor de sa sagesse les secrets de notre naissance, comme il en a seul le pouvoir entre les mains. Tout ce qu’ont pu faire les pères et les mères que nous avons sur la terre, cela a été de fournir un peu de matière qui a été employée à la formation de nos corps. Voilà jusqu’où s’étend leur fonction, et elle ne va point plus avant. Aussi font-ils des prières pour obtenir des enfants, ce qui fait voir clairement qu’il ne dépend point d’eux d’en avoir. La conception, la formation du corps, l’infusion de l’âme et la conservation de l’entant, sont des effets de la divine providence. C’est par sa grâce que nous respirons et que nous vivons. C’est elle qui nous conserve la santé du corps, qui nous fournit les aliments, et qui nous inspire la raison et la sagesse que nos parents ne nous peuvent donner. C’est pour cela que des parents fort sages mettent quelquefois au monde des enfants qui n’ont point d’esprit, et que des parents qui n’ont point d’esprit mettent quelquefois au monde des enfants qui sont fort sages; ce que quelques-uns attribuent vainement à la destinée et aux astres. Mais ce n’est pas ici le lieu de parler de la destinée. Pour ce qui est des astres, je me contenterai de dire que, quelque force qu’ils aient sur les corps inférieurs, leurs effets doivent être attribués à Dieu, puisque c’est lui qui leur a donné la puissance de produire ces effets et qui a produit les astres eux-mêmes et les a attachés au firmament. C’est sans doute témérité et folie de vouloir ôter ce pouvoir à Dieu pour le donner à son ouvrage. Mais si nous avons reçu des mains de Dieu ce riche présent de la raison et de la sagesse, il dépend de notre liberté d’en faire un bon usage. En nous le donnant il vous a rendus capables de la vertu, par le moyen de laquelle nous pouvons obtenir une vie qui n’ait point de fin. Mais, en nous départant ces rares faveurs, il nous a obligés à soutenir un combat perpétuel coutre un ennemi également rempli de malignité et de ruses, et qui ne nous laisse jamais en repos. Les raisons pour lesquelles Dieu a voulu nous engager à cette guerre, sont des raisons très solides et très importantes, que j’expliquerai en peu de paroles.
Dieu n’a voulu révéler la vérité qu’à un petit nombre de personnes, afin d’établir par ce moyen une différence, qui fait un des plus rares secrets de la conduite qu’il tient dans le gouvernement de l’univers. Sans cette différence, la vertu ne pourrait ni subsister ni paraître. Il faut qu’elle ait un adversaire contre lequel elle puisse faire épreuve et montre de ses forces, li n’y a point de vertu sans ennemi, non plus qu’il n’y a point de victoire sans combat. Dieu, en donnant la vertu à l’homme, lui a aussi donné un ennemi, de peur qu’elle ne se perdît dans l’oisiveté et faute d’exercice. Elle ne peut se conserver que dans l’agitation, ni s’affermir que par les secousses auxquelles elle résiste. C’est un ordre de Dieu, que l’homme ne puisse arrive à la béatitude éternelle par un chemin aisé et semé de fleurs. C’est pour cela qu’il lui a suscité un ennemi qui le tient dans un continuel exercice en lui inspirant des désirs pernicieux, des inclinations corrompues, en l’engageant dans l’erreur et lui persuadant le vice, et en tâchant de le jeter dans la mort, au lien que Dieu l’appelle à la vie, il use de toute sorte d’adresse pour surprendre ceux qui cherchent la vérité, et quand l’artifice lui est inutile, il emploie la force pour ébranler les plus fermes, et, ne s’abstenant d’aucune violence, il répand le sang et ôte la vie. Mais, s’il en abat plusieurs, il est vrai aussi qu’il est surmonté par quelques-uns. L’homme a une grande force. La raison et la foi, qu’il a reçues de Dieu lui sont de puissants secours S’il ne perd jamais cette foi, et s’il ne s’éloigne point de celui qui lui a donnée, il sera heureux, et, pour le dire en un mot, il sera semblable à Dieu. C’est se tromper que de juger de l’homme par l’extérieur. Le corps que nous voyons n’est pas l’homme, ce n’est que le vase où il est enfermé. L’homme ne peut être vu ni touché; il est caché sous ce que l’on voit et sous ce que l’on touche. Que si cet homme veut vivre d’une vie plus sensuelle et plus délicate que son devoir ne le permet, et que, méprisant la vertu, il recherche les plaisirs, il deviendra l’esclave de son propre corps et de ses passions. Mais il conserve la grâce qu’il a reçue, et que, foulant la terre aux pieds, il s’élève vers le ciel, il méritera la vie éternelle.