Übersetzung
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De la mort des persécuteurs de l'église
II.
L'histoire nous apprend que sur la fin de l'empire de Tibère, le 23 de mars, sous le consulat des deux Gemini, Notre-Seigneur Jésus-Christ fut mis en croix par les Juifs; qu'après trois jours, il sortit du tombeau ; qu'il assembla ses disciples dispersés par la frayeur de son emprisonnement ; qu'il resta encore quarante jours avec eux; que pendant ce temps il ouvrit leurs yeux, et leur éclaircit plusieurs passages obscurs de l'Écriture; qu'il leur donna des lois, les forma à la prédication de l'Évangile, et régla toute la discipline du Nouveau Testament : qu'ensuite un tourbillon l'enleva, et le ravit dans les cieux. Les disciples, qui après la trahison de Judas se trouvèrent réduits à onze, s'étant associé saint Paul et saint Mathias, semèrent l'Évangile par toute la terre, comme Notre-Seigneur le leur avait commandé, et durant l'espace de vingt-cinq années, jusqu'au commencement du règne de Néron, ils jetèrent les fondements de l'Église dans toutes les provinces de l'empire romain. Néron était déjà sur le trône lorsque saint Pierre vint à Rome. Ce grand apôtre, par la vertu des miracles que Dieu lui donnait la force d'opérer, gagna plusieurs païens, et bâtit au Seigneur un temple fidèle et de durée. Néron, ayant été informé que tous les jours à Rome et dans les provinces on abandonnait en foule le culte des dieux et l'ancienne religion pour la nouvelle, ce tyran exécrable résolut de ruiner cet édifice céleste. Ce fut donc le premier qui déclara la guerre aux serviteurs du vrai Dieu. Il fit crucifier saint Pierre et tuer saint Paul; mais ce ne fut pas impunément, car le Seigneur jeta les yeux sur la désolation de son peuple. Le tyran précipité du faîte de sa grandeur, disparut tout à coup, en sorte que l'on ne put même découvrir le lieu de sa sépulture. Quelques rêveurs se sont imaginé que Dieu le conservait en vie[^3] pour servir de précurseur à l'Antéchrist, et être le premier et le dernier persécuteur des fidèles selon la prophétie de la sibylle, qui assure que le fugitif meurtrier de sa mère viendra des extrémités du monde.
Edition
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De mortibus persecutorum
2.
[1] Extremis temporibus Tiberii Caesaris, ut scriptum legimus, dominus noster Iesus Christus a Iudaeis cruciatus est post diem decimum Kalendas Apriles duobus Geminis consulibus. [2] Cum resurrexisset die tertio, congregavit discipulos, quos metus comprehensionis eius in fugam verterat, et diebus XL cum his commoratus aperuit corda eorum et scripturas interpretatus est, quae usque ad id tempus obscurae atque involutae fuerunt, ordinavitque eos et instruxit ad praedicationem dogmatis ac doctrinae suae disponens testamenti novi sollemnem disciplinam. [3] Quo officio repleto circumvolvit eum procella nubis et subtractum oculis hominum rapuit in caelum. [4] Et inde discipuli, qui tunc erant undecim, adsumptis in locum Iudae proditoris Mathia ‹et› Paulo dispersi sunt per omnem terram ad evangelium praedicandum, sicut illis magister dominus imperaverat. Et per annos XXV usque ad principium Neroniani imperii per omnes provincias et civitates ecclesiae fundamenta miserunt. [5] Cumque iam Nero imperaret, Petrus Romam advenit et editis quibusdam miraculis, quae virtute ipsius dei data sibi ab eo potestate faciebat, convertit multos ad iustitiam deoque templum fidele ac stabile collocavit. [6] Qua re ad Neronem delata cum animadverteret non modo Romae, sed ubique cotidie magnam multitudinem deficere a cultu idolorum et ad religionem novam damnata vetusta transire, ut erat execrabilis ac nocens tyrannus, prosilivit ad excidendum caeleste templum delendamque iustitiam et primus omnium persecutus dei servos Petrum cruci adfixit, Paulum interfecit. [7] Nec tamen habuit impune. Respexit enim deus vexationem populi sui. Deiectus itaque fastigio imperii ac devolutus a summo tyrannus impotens nusquam repente comparuit, ut ne sepulturae quidem locus in terra tam malae bestiae appareret. [8] Unde illum quidam deliri credunt esse translatum ac vivum reservatum, Sibylla dicente matricidam profugum a finibus ‹terrae› esse venturum, ut quia primus persecutus est, idem etiam novissimus persequatur et antichristi praecedat adventum, [9] ‹quod ne›fas est crede re; sicut duos prophetas vivos esse translatos in ultima ‹tempora› ante imperium Christi sanctum ac sempiternum, cum descendere coeperit, ‹quidam sanctor›um pronuntiant, eodem modo etiam Neronem venturum putant, ‹ut praecu›rsor diaboli ac praevius sit venientis ad vastationem terrae et huma‹ni ge›neris eversionem.