Edition
ausblenden
De mortibus persecutorum
9.
[1] Alter vero Maximianus, quem sibi generum Diocletianus asciverat, non his duobus tantum quos tempora nostra senserunt sed omnibus qui fuerunt mapis peior. [2] Inerat huic bestiae na turalis barbaries, effertitas a Romano sanguine aliena: non mirum, cum mater eius Transdanuviana infestantibus Carpis in Daciam novam transiecto amne confugerat. [3] Erat etiam corpus mori bus congruens, status celsus, caro ingens et in horrendam magnitudinem diffusa et inflata. [4] Denique et verbis et actibus et aspectu terrori omnibus ac formidini fuit. Socer quoque eum metuebat acerrime, cuius timoris haec fuit causa: [5] Narseus rex Persarum concitatus domesticis exemplis avi sui Saporis ad occupandum Orientem cum magnis copiis inhiabat. [6] Tunc Diocletia nus, ut erat in omni tumultu meticulosus animique deiectus, simul et exemplum Valeriani timens, non ausus est obviam tendere, sed hunc per Armeniam misit ipse in Oriente subsistens et aucupans exitus rerum. [7] Ille insidiis usus barbaros, quibus mos est cum omnibus suis ad bellum pergere, multitudine impeditos et sarcinis occupatos non difficiliter oppressit fugatoque Narseo rege reversus cum praeda et manubiis ingenitibus sibi attulit superbiam, Diocletiano timorem. [8] In tantos namque fastus post hanc victoriam elevatus est, ut iam detrectaret Caesaris nomen. Quod cum in litteris ad se datis audisset, truci vultu ac voce terribili exclamabat «Quo usque Caesar?» [9] Exinde insolentissime agere coepit, ut ex Marte se procreatum et videri et dici vellet tamquam alterum Romulum maluitque Romulam matrem stupro infamare, ut ipse diis oriundus videretur. [10] Sed differo de factis eius dicere, ne confundam tempora. Postea enim quam nomen imperatoris accepit exuto socero, tum demum furere coepit et contemnere omnia.
[11] Diocles - ‹sic› enim ante imperium vocabatur - cum rem publicam talibus consiliis et talibus sociis everteret, cum pro sceleribus suis nihil non mereretur, tamdiu tamen summa felicitate regnavit, quamdiu manus suas iustorum sanguine non inquinaret. [12] Quam vero causam persequendi habuerit exponam.
Übersetzung
ausblenden
De la mort des persécuteurs de l'église
IX.
Pour ce qui est de Galérius, gendre de Dioclétien, non seulement il surpassa en méchancetés et Maximien et son beau-père, mais les plus détestables princes qui furent jamais. On remarquait en lui une férocité bestiale inconnue parmi les Romains. Et certes, il ne faut pas s'en étonner, puisqu'il était fils d'une femme née au-delà du Danube, laquelle s'était sauvée dans la nouvelle Dacie lorsque les Carpes avaient fait une irruption dans son pays. La figure de ce prince répondait à ses mœurs. Il était d'une taille de géant et d'une grosseur énorme. Enfin, sa vue, sa voix, ses actions étaient formidables. Son beau-père en avait une frayeur extrême. On en apporte cette raison : Narséus, roi de Perse, excité par l'exemple de Sapor, son aïeul, avait mis de grandes troupes sur pied pour envahir l'Orient. Dioclétien, timide dans les surprises, et effrayé par le malheur de Valérien, n'osa faire tête à un si redoutable ennemi. Il lui opposa Galérius qu'il fit passer dans l'Arménie, et se résolut d'attendre en Orient l'événement de la guerre. Galérius dressa des embûches à ces barbares; et comme ils marchent en grand nombre et sans ordre, il les surprit embarrassés de leur multitude et de leurs bagages, et en vint à bout facilement. Narséus s'enfuit. Galérius revint chargé des dépouilles des ennemis, qui lui donnèrent beaucoup d'orgueil, et à Dioclétien beaucoup de crainte. Cet heureux succès enfla tellement le cœur du vainqueur qu'il commença à dédaigner le nom de césar.[^5] Car quand il recevait des lettres avec cette suscription : « Eh quoi, disait-il d'un ton de voix épouvantable, toujours César! » Il se porta même jusqu'à cette insolence de vouloir passer pour un fils de Mars, aussi bien que Romulus, s'arrogeant une origine céleste aux dépens de sa mère Romula. Mais pour ne pas confondre les temps, je me tais présentement de ce prince. Car après qu'il eut pris le nom d'empereur et dépouillé son beau-père de toute autorité, il lâcha la bride à sa fureur qui n'eut plus de retenue. Dioclès (c'était le nom que portait Dioclétien quand il n'était qu'une personne privée) se servit de tels conseils, de tels ministres pour ruiner l'État. Bien qu'il n'y eût point de châtiment dont ses forfaits ne fussent dignes, son règne fut pourtant heureux tant qu'il ne trempa point ses mains dans le sang des fidèles. Voici la source de la persécution qu'il excita contre les chrétiens.