I.
Le Seigneur s'est enfin laissé toucher à vos prières, mon cher Donat, et à celles de nos frères qui ont à jamais signalé leur foi par une confession glorieuse. La paix est rétablie partout, l’Eglise abattue se relève, et le temple ruiné[^1] par les impies va surpasser sa première magnificence. La providence divine nous a donné des princes[^2] qui ont aboli les sanguinaires édite des tyrans, et qui prennent soin de la vie de ces hommes qui, ayant dissipé les ténèbres des siècles passés, font luire sur nous les lumières de la paix. Après les terribles secousses d'une violente tempête, l'air se purifie et nous jouissons de la clarté désirée. Dieu tend une main secourable aux malheureux ; il essuie les larmes des affligés; ses ennemis sont terrassés; ceux qui avaient détruit son temple sont détruits eux-mêmes; ces méchants, qui tant de fois se sont enivrés du sang des chrétiens, ont rendu leurs âmes criminelles au milieu des supplices qu'ils avaient si justement mérités; car le Tout-Puissant n'avait différé leur châtiment que pour laisser un témoignage authentique qu'il n'y a qu'un Dieu, et que par des morts terribles il sait se venger de ses impies et de ses superbes adversaires. C’est de ces morts dont je prétends parler. Par la perte des ennemis du nom de Dieu, personne n'aura lieu de douter de sa majesté et de sa puissance; c'est ce que nous ferons voir, en rapportant les châtiments sévères dont le juge céleste a usé contre les auteurs des persécutions qui ont affligé l'Église depuis sa naissance.