L.
C’est ainsi que Dieu se vengea de ses ennemis dont les enfants même ne furent pas épargnés; car premièrement, Licinius fit mourir Valère, à qui Maximin avait pardonné dans sa colère, et même dans son désespoir. Candidianus,[^18] que Valéria stérile avait adopté, eut une pareille destinée. Cette dame, ayant appris que Candidianus n'était point mort, se déguisa et se mêla parmi sa suite pour voir le succès de ses aventures. Mais comme on vit qu'on lui faisait beaucoup d'honneur à Nicomédie, on s'en défit. Valéria, ayant appris la mort de Candidianus, se sauva. Licinius fit encore condamner à la mort Sévérien, fils de Sévère. On l'accusa d'avoir eu dessein de s'emparer de l'empire. Sévérien était en âge de porter les armes; il s'était trouvé au combat et avait suivi Maximin dans sa fuite. Tous ceux-ci s'attachèrent à la fortune de ce prince parce que Licinius leur était suspect. Valéria seule avait suivi le parti de Licinius, et voulait lui céder tout ce qu'elle avait à prétendre de la succession du vieux Maximin, faveur qu'elle avait refusée à Maximin. Licinius fit encore mourir le fils ainé de Maximien, âgé de huit ans, et sa fille âgée de sept ans. Il est vrai qu'auparavant on précipita leur mère dans l'Oronte, au lieu même où elle avait fait périr plusieurs femmes vertueuses. Ainsi, par un juste jugement de Dieu, tous ces impies furent traités de la même façon qu'ils avaient traité les autres.