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Œuvres Jérôme de Stridon (347-420) Explications de divers passages de l'Écritur Sainte
PARTIE II.
Sixième question.

2.

On accusa donc cet économe devant son maître d'avoir dissipé tout son bien. Sur cette accusation le maître, l'ayant fait venir, lui dit ci Qu'est-ce que j'entends dire de vous? Rendez-moi compte de votre administration, car vous ne pouvez plus désormais gouverner mon bien. »Alors cet économe dit en lui-même : « Que ferai-je puisque mon maître m’ôte l'administration de son bien ? Je ne saurais travailler à la terre, et j'aurais honte de mendier. Je sais bien ce que je ferai afin que, lorsqu'on m'aura dépouillé de ma charge, je trouve des personnes qui me reçoivent chez elles. » Ayant donc fait venir chacun de ceux qui devaient à son maître, il dit au premier: « Combien devez-vous à mon maître? » Il répondit: « Cent barils d'huile. » L'économe lui dit : « Reprenez votre obligation ; asseyez-vous là, et faites-en vitement une autre de cinquante. » Il dit encore à un autre : « Et vous, combien devez-vous?» Il répondit : «Cent mesures de froment. » — «Reprenez,» dit-il, « votre obligation, et faites-en une de quatre-vingts. » Et le maître loua ce fermier ou cet économe infidèle de ce qu'il avait agi prudemment; car les enfants du siècle sont plus sages dans la conduite de leurs affaires que ne sont les enfants de lumière. Je vous dis donc de même: « Employez les richesses injustes à vous faire des amis, afin que lorsque vous viendrez à manquer ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. Celui qui est fidèle dans les petites choses sera fidèle aussi dans les grandes ; et celui qui est injuste dans les petites choses sera injuste aussi dans les grandes. Si donc vous n'avez pas été fidèles dans les richesses injustes, qui voudra vous confier les véritables? et si vous n'avez pas été fidèles dans un bien étranger, qui vous donnera celui qui vous appartient en propre ? Nul serviteur ne peut servir deux maîtres, car ou il haïra l'un et aimera l'autre, ou il obéira à l'un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir tout ensemble Dieu et l'argent. « Les pharisiens, qui étaient avares, lui entendaient dire toutes ces choses, et ils se moquaient de lui. »

J'ai rapporté cette parabole dans toute son étendue, afin de n'être pas obligé d'en chercher ailleurs le véritable sens et de l'appliquer à certaines personnes en particulier; car nous devons toujours la regarder comme une parabole, c'est-à-dire, selon l'étymologie du mot grec, comme une comparaison et comme une ombre qui nous conduit à la connaissance de la vérité. Si donc cet homme riche, sans avoir égard à la perte qu'il avait faite, loue la prudence de cet économe infidèle qui avait su l'art de faite servir au rétablissement de ses affaires des biens injustement acquis, et de ménager ses propres intérêts aux dépens de ceux de son maître, quelles louanges Jésus-Christ, à qui l'on ne saurait faire aucun tort et qui a un penchant naturel à la clémence, ne donnera-t-il pas à ses disciples, s'ils font miséricorde à ceux qui doivent croire en lui ?

A la fin de cette parabole le fils de Dieu ajoute : « Je vous dis de même : Employez les richesses injustes à vous faire des amis ». Le mot mammona, dont se sert l'Évangile; signifie non pas en hébreu, mais en syriaque : dès richesses acquises par des voies injustes. Si donc un bien mal acquis peut devenir un principe de mérite et de justice par le bon usage qu'on en fait, à combien plus forte raison la parole de Dieu, qui est pure de toute iniquité, deviendra-t-elle pour les apôtres, à qui elle a été confiée, la source d'une félicité et d'une gloire immortelle, s'ils s'acquittent dignement d'un si saint ministère ! C'est ce qui fait dire au Sauveur : « Celui qui est fidèle dans les petites choses, » c'est-à-dire : dans les biens extérieurs et passagers, « sera fidèle aussi dans les Brandes, » c'est-à-dire : dans l'usage des biens intérieurs et éternels ; « et celui qui est injuste dans les petites choses, » et qui refuse de faire part à ses frères des biens que Dieu a créés pour l’usage de tous les hommes, « sera injuste aussi dans les grandes, » et aura en vue en prêchant la parole de Dieu, non pas l'utilité des peuples, mais la dignité des personnes. Or, si vous n'êtes pas fidèles dans la dispensation des richesses temporelles, qui passent et qui vous échappent malgré tous, qui voudra vous confier le soin de distribuer aux peuples les trésors éternels et les véritables richesses de la parole de Dieu ? Si vous avez administré avec tant d'infidélité des biens étrangers, je veux dire : tout ce qui appartient au mondes qui pourra vous confier les biens qui vous appartiennent, et qui sont proprement les biens de l’homme? De là Jésus-Christ prend occasion de condamner l'avarice en disant qu'ors ne saurait allier dans un même coeur l'amour de Dieu avec l'amour des richesses, et que si les apôtres veulent aimer véritablement Dieu, ils doivent mépriser tous les biens de la terre. Mais les pharisiens et les docteurs de la loi, gens avares et attachés à leurs intérêts, voyant bien que Cette parabole s'adressait à eux, se moquaient de Jésus-Christ , parce qu'ils préféraient la possession et la jouissance des biens extérieurs à l’espérance des biens futurs et éternels.

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