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Œuvres Jérôme de Stridon (347-420) Explications de divers passages de l'Écritur Sainte
PARTIE II.
Dixième question.

2.

« Que nul » donc « ne vous surpasse » et ne vous ravisse le prix de votre course, en s'attachant à la bassesse de la lettre et au culte superstitieux des anges, afin de vous engager par son exemple à abandonner le sens spirituel et mystérieux des saintes Ecritures, pour ne vous repaître que des figures des closes à venir, que celui même qui veut vous séduire « n'a point vues » ou « ne voit point » (car le texte grec peut signifier l'un et l'autre), surtout étant enflé d'orgueil compte il est, et faisant paraître dans ses démarches fières et superbes quelle est la vanité et la présomption de son esprit. Mais en vain se repaît-il de cet orgueil secret qu'un esprit charnel lui inspire, puisqu'il entend les saintes Ecritures d'une manière toute charnelle, ajoutant foi à toutes les traditions ou plutôt à toutes les rêveries des Juifs, sans s'attacher à celui que toutes les Ecritures regardent comme le chef et dont il est écrit : « Jésus-Christ est le chef et la tête de l’homme, » c'est-à-dire: le chef de ceux qui croient en lui, le principe qui donne la vie à ce corps mystique, et la source où l'on doit puiser tous les sens spirituels des saintes Ecritures. C'est de ce chef que le corps de l'Eglise « reçoit par les vaisseaux qui en joignent et lient toutes les parties » le suc d'une doctrine toute céleste, qui lui donne la vie; c'est ce chef qui nourrit tous les membres de ce corps, et qui, répandant dans ses veines, par des routes secrètes, un sang très pur, l'entretient, le fortifie, et lui donne l'accroissement et la perfection qu'il doit avoir en Dieu, afin que cette prière que le Sauveur faisait à son père soit accomplie : « Mon Père, je désire que comme nous ne sommes qu'un vous et moi, de même ceux-ci ne soient qu'un en nous,» et qu'après que Jésus-Christ nous aura donnés à son père, « Dieu soit tout en tous. »

Saint Paul, dans son épître aux Ephésiens, s'exprime à peu près de la même manière, soit pour le sens, soit pour les mots, soit pour le style qui est très obscur et très embarrassé «Afin, » dit cet apôtre, «qu'en disant la vérité dans la charité, nous croissions en toutes choses dans Jésus-Christ, qui est notre chef et notre tête; car c'est de lui que tout le corps, dont les parties sont jointes et unies ensemble avec une si juste proportion, reçoit, par tous les vaisseaux et tous les nerfs qui portent l'esprit et la vie, l'accroissement qu'il lui communique par l'efficacité de son influence, selon la mesure qui est propre à chacun des membres, afin qu'il se forme ainsi et s'édifie par la charité. » J'ai expliqué ce passage avec assez d'étendue dans mes commentaires sur celle même épître. Or l'Apôtre écrit tout cela contre les Juifs qui, après avoir embrassé la foi de Jésus-Christ, voulaient encore observer les cérémonies de l'ancienne loi; sur quoi il y a eu une dispute assez grande entre les premiers chrétiens, comme nous le lisons dans les Actes des apôtres. C'est pour cela que saint Paul, parlant de ceux qui se vantaient d'être les docteurs et les maîtres de la loi, dit un peu auparavant : « Que personne ne vous condamne pour le manger et pour le boire, » prétendant que, parmi les choses qui servent à votre nourriture, les unes sont pures et les autres impures, « ou sur le sujet des fêtes, » distinguant les jours de fête d'avec ceux qui ne le sont point, parce que toute la vie d'un chrétien, qui croit en Jésus-Christ ressuscité, est une fête continuelle qui n'a point d'autres bornes que l'éternité, « ou sur la célébration des nouvelles lunes, » c'est-à-dire du premier jour de chaque mois, lorsque la lune est dans son décours et ne luit plus durant la nuit, parce que la lumière des chrétiens est éternelle et que le soleil de justice ne cesse jamais de les éclairer, « ou sur l'observation des jours de sabbat,» vous défendant durant ces jours de porter aucun fardeau ou de faire aucune œuvre servile; car nous sommes tous libres en Jésus-Christ, et nous ne gémissons plus sous le joug accablant du péché. « Toutes ces choses, » dit l'Apôtre, « n'ont été que l'ombre de celles qui devaient arriver, » et une figure de la félicité dont nous devions jouir un jour, les Juifs s'arrêtant à la lettre et s'attachant à la terre, tandis que, par l'intelligence spirituelle des saintes Ecritures, nous-nous élevons jusqu'à Jésus-Christ, que saint Paul appelle ici « le corps » pour le distinguer des ombres; car, comme le corps est quelque chose de réel et de véritable, et que l'ombre au contraire n'est qu'une représentation vaine et trompeuse, de même, en suivant le sens spirituel des Ecritures, tout ce qui sert à boire et à manger est pur, tous les jours de notre vie sont des jours de fête pour nous, la solennité du premier de chaque mois est une fête continuelle, et notre sabbat doit être éternel.

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