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Works Jerome (347-420) Explications de divers passages de l'Écritur Sainte
PARTIE II.
Dixième question.

3.

Mais comment doit-on entendre ces paroles de l'Apôtre : « En affectant de paraître, humble par un culte superstitieux des anges?» Depuis que Jésus-Christ a dit à ses disciples : « Levez-vous, sortons d'ici; » et aux Juifs : « Votre maison demeurera déserte; » et que le lieu où le Seigneur a été crucifié « est appelé dans un sens spirituel Egypte et Sodome;» depuis ce temps-là- toutes les cérémonies des Juifs ont été abolies, et ce n'est plus à Dieu, mais aux anges rebelles et aux esprits impurs qu'ils immolent toutes leurs victimes. Il ne faut point s'étonner qu'ils soient tombés dans cette impiété après la Passion du Sauveur, puisque c'était à eux que le prophète Amos adressait autrefois ces paroles: «Maison d'Israël, est-ce à moi que vous avez offert des sacrifices et des victimes dans le désert durant quarante ans? Et vous avez porté le tabernacle de Moloch et l'astre de votre dieu Remphan, qui sont des figures que vous avez faites pour les adorer. » C'est ce que saint Etienne, disputant dans le sénat des Juifs et parcourant leurs anciennes histoires, leur expliqua d'une manière encore plus forte et plus précise. « Dans ce temps-là », dit-il, « les Israélites firent un veau et sacrifièrent à cette idole, mettant leur joie dans l'ouvrage de leurs mains. Alors Dieu, se détournant d'eux, les abandonna à l'impiété qui leur fit adorer l'armée du ciel, comme il est écrit au livre des Prophètes. » Par cette « armée du ciel, » on ne doit pas seulement entendre le soleil, la lune et tous les astres, mais encore toute la multitude et les armées des anges, qu'où appelle en hébreu Sabaoth, c'est-à-dire: des vertus et des armées célestes. C'est dans ce sens que nous lisons dans l’Evangile de saint Luc : « Au même instant il se joignit à l'ange une grande troupe de l'armée céleste, louant Dieu et disant: « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté; » car le Seigneur « rend ses anges aussi prompts que les vents et ses ministres aussi ardents que les flammes. » Le prophète Ezéchiel nous fait voir, d'une manière encore mieux marquée, que ceux qui adoraient les idoles offraient toujours leurs sacrifices aux anges et non pas à Dieu, quoiqu'ils immolassent leurs victimes dans le temple du Seigneur. « Je leur ai donné, » dit Dieu par la bouche de ce prophète, « des lois et des préceptes qui n'étaient point bons; » car le Seigneur ne cherche point le sang des boucs et des taureaux : un esprit brisé de douleur est le seul sacrifice qui soit digne de lui, et il ne méprise jamais un coeur contrit et humilié. Ceux donc qui s'étaient fait un veau près d’Oreb et qui avaient adoré l’astre du dieu Remphan, dont j'ai parlé plus à fond dans mes commentaires sur le prophète Amos, ceux-là ont offert leur encens aux idoles qu'ils ont faites eux-mêmes, et Dieu les a abandonnés à l'impiété qui leur a fait adorer l'armée du ciel, que saint Paul appelle ici « le culte des anges.» Le mot « humilité, » dont on s'est servi dans la traduction latine de ce passage, signifie selon le texte grec une « bassesse d’esprit et de sentiment. » Il faut en effet avoir l'esprit bien bas, et porter la superstition jusqu'à l'extravagance, pour s'imaginer que Dieu prenne plaisir à voir couler le sang des boucs et des taureaux, et à souffrir l’odeur désagréable d'un parfum que bien souvent nous ne saurions souffrir nous-mêmes.

Quant à ce qui suit: « Si vous êtes morts avec Jésus-Christ à ces premières et plus grossières instructions du monde, comment vous laissez-vous imposer des lois comme si vous viviez dans ce premier état du monde? Ne mangez pas, »vous dit-on, d'une telle chose; « ne goûtez pas » de ceci; « ne touchez pas » à cela. « Cependant ce sont des choses qui périssent toutes par l’usage, en quoi vous ne suivez que des maximes et des ordonnances humaines, qui ont à la vérité quelque apparence de sagesse dans une superstition et une humilité affectée, dans le rigoureux traitement qu'on fait au corps, et dans le peu de soin qu'on prend de rassasier la chair. » Voici, ce me semble, ce que saint Paul veut dire dans cet endroit, que je me contente de parcourir, afin d'expliquer avec le secours du Seigneur, ce qu'il a de confus dans les termes et d'obscur dans le sens. Si vous avez été baptisés en Jésus-Christ et ensevelis avec lui par le baptême. si vous êtes morts avec lui à ces premières et plus grossières instructions du monde, pourquoi ne dites-vous pas avec moi. A Dieu ne plaise que je me glorifie en autre chose qu'en la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est mort et crucifié pour moi, comme je suis mort et crucifié pour le monde? et Pourquoi n'écoutez-vous pas ce que le Seigneur dit à son père: « Ils ne sont point du monde, comme je ne suis point moi-même du monde; »et «Le monde les hait, parce qu'ils ne sont point du monde, comme je ne suis point moi-même du monde ? » « Pourquoi » au contraire « vous laissez-vous imposer des lois, comme si vous viviez dans le premier état du monde? » « Ne touchez point, » vous dit-on, le corps d'un homme mort, ni les habits d'une femme qui a ses infirmités ordinaires, ou le siège sur lequel elle s'est assise. « Ne mangez point de pourceau, ni de lièvre, ni de séche1, ni de calmar2, ni de lamproie, ni d'anguille, ni de tous les poissons qui n'ont ni nageoires ni écailles. Cependant toutes ces choses périssent par l'usage qu'on en fait, et tombent dans les lieux secrets après que l'estomac les a digérés. Car « les viandes sont pour le ventre, et le ventre est pour les viandes; et ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme, mais c'est ce qui sort de sa bouche.» « Et en cela, » et dit l'Apôtre, « vous ne suivez que des maximes et des ordonnances humaines; »selon cette parole du prophète Isaïe : « Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est éloigné de moi ; mais c'est en vain qu'ils m'honorent, enseignant des maximes et des pratiques humaines. » De là ces reproches que Jésus-Christ faisait aux pharisiens: « Vous avez, » leur dit-il, « anéanti la loi de Dieu pour établir et autoriser vos traditions. Car Dieu a fait ce commandement: « Honorez votre père et votre mère; » et cet autre : « Que celui qui aura outragé de parole son père ou sa mère soit puni de mort. » Mais vous autres vous dites: « Quiconque aura dit à son père ou à sa mère : «Tout don que je fais vous est utile, » satisfait à la loi, quoiqu'il n'honore et n'assiste point son père et sa mère, etc. Et ainsi,» ajoute-t-il, « vous avez anéanti le commandement de Dieu par vos traditions. »


  1. Poisson de mer. ↩

  2. Autre poisson de mer qui vole. ↩

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