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Œuvres Jérôme de Stridon (347-420) Explications de divers passages de l'Écritur Sainte
PARTIE III.

1.

Comme notre frère Sisinnius, qui m'a remis votre lettre, est sur son départ, je ne puis vous dissimuler que je suis obligé de vous écrire celle-ci fort à la hâte. Ce n'est point par vanité que je parle de la sorte, et je vous prie d'en être bien persuadés; mais c'est que l'amitié (lue j'ai pour vous ne me permet pas de vous rien cacher et m'oblige à vous parler à coeur ouvert. Sisinnius m'a apporté des lettres de plusieurs personnes de votre province qui me proposent diverses questions. J'espérais due depuis son arrivée jusqu'à l'Épiphanie j'aurais assez de temps pour y répondre. J'y avais employé une partie des nuits; toutes mes réponses étaient faites; il ne me restait plus qu'à vous satisfaire sur les questions que vous me proposez, et que je réservais pour les dernières comme les plus difficiles : je me préparais à y répondre, lorsque tout à coup Sisinnius est venu me dire qu'il était sur le point de partir. Je l'ai prié de différer son voyage; mais il m'a dit que le Nil n'ayant point débordé, la l'amine régnait dans toute l'Égypte, que plusieurs personnes étaient dans l'indigence et, que les monastères étaient réduits à une extrême misère. Ainsi j'ai cru que ce serait offenser Dieu que de le retenir plus longtemps.

Je vous envoie donc, tels duels, les matériaux que j'avais préparés, et je vous laisse le soin de leur donner par votre éloquence la forme et les ornements qui leur manquent. Vous avez toute la sagesse et toute l'érudition nécessaires pour cela, puisque vous avez renoncé à l'éloquence du barreau pour embrasser celle de Jésus-Christ. Ainsi je ne serai pas comme ce philosophe dont parle la fable, qui eut tant de peine à persuader un homme rustique et grossier : vous comprendrez aisément tout ce que j'ai à vous dire, et vous le préviendrez même, comme celui dont un auteur profane a dit : « A peine avais-je ouvert la bouche qu'il en savait autant que moi. » Puis donc que le temps ne me permet pas de vous expliquer moi-même cette difficulté, je vous envoie ce qu'en ont dit ceux qui nous ont laissé des commentaires sur l'Ecriture sainte. J'en ai traduit la plus grande partie mot à mot, tant pour m'épargner la peine d'examiner à fond cette. question que pour vous faire connaître quel est le sentiment des anciens, et vous laisser la liberté d'en juger vous-mêmes, non point selon mes vues, mais selon vos propres lumières.

Vous me demander comment on doit entendre ce passage de l'épître de saint Paul aux Corinthiens1 : « Nous dormirons tous , mais nous ne serons pas tous changés; » et s'il s'en faut tenir à cette leçon, ou à celle que portent quelques exemplaires : « Nous ne dormirons pas tous, mais nous serons tous changés ; » car ces deux différentes levons se trouvent dans les exemplaires grecs. Théodore d'Héraclée, appelé autrefois Perinthe, explique ainsi ce passage dans ses commentaires sur les épîtres de saint Paul. « Nous ne dormirons pas tous, mais nous serons tous changés. » « En effet, Enoch et Élie, affranchis des lois de la mort, n'ont quitté la terre que pour être élevés au ciel avec leurs corps. Ainsi les saints qui seront encore en vie à la fin des siècles et au jour du jugement ne mourront point ; mais exempts des dures lois de la mort, ils seront emportés dans les nuées avec les autres saints qui ressusciteront, pour aller au-devant du Seigneur au milieu de l'air, et pour vivre éternellement avec lui. C'est pour cela que l'Apôtre dit : « Nous ne dormirons pas tous, mais nous serons tous changés; » car ceux qui seront ressuscités et emportés tout vivants dans les nuées deviendront incorruptibles, et passeront de la condition des mortels à une glorieuse immortalité, je ne dis point en peu de temps, mais en un instant, en un moment,en un clin d'oeil,au son de la dernière trompette. » Cette résurrection se fera si promptement, que ceux qui seront en vie lorsque la consommation de toutes choses arrivera ne pourront prévenir les morts qui sortiront de leurs tombeaux. C'est ce que saint Paul explique très clairement lorsqu'il dit :

« Car la trompette sonnera, et les morts ressusciteront en un état incorruptible, et alors nous serons changés ; car il faut que ce corps corruptible soit revêtu d'incorruptibilité, et que ce corps mortel soit revêtu de l’immortalité,» afin qu'il puisse être ou livré à des supplices éternels, ou couronné dans le ciel d'une gloire immortelle. »


  1. C'est-à-dire « Nous mourrons tous.» La vulgate porte «Nous ressusciterons tous. » ↩

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